ADIEU VÉLY

ADIEU VÉLY

« Ô Mort, vieux capitaine, il est temps, levons l’ancre

Ce pays nous ennuie, ô mort appareillons ! » C. B.

Né, un jour comme celui-ci, pareil à celui-ci, mais plus beau que celui-ci, dans un bonheur effarant, avec une cuillère en or dans la bouche,  Vély  Barlatier a grandi et vécu sans complexe, jusqu’à ce matin du 3 Septembre 2013, où il a rempli son contrat sur terre, emportant avec lui ses rêves, ses croyances, ses manières d’être.

Quand, au beau milieu de cette journée floridienne,  sous la grisaille et la pluie, notre ami commun Me Jean Marie Chanoine, des sanglots dans la voix, m’annonça la terrible nouvelle,  je me suis surpris  à penser à mon dernier jour dans un silence éloquent et une tristesse anticipée à la pensée de cet instant car, «  la vie, qu’on la défie ou qu’on s’en moque, c’est toujours la mort qui gagne. »

Paisiblement assis dans les ténèbres du néant, le Tout-Puissant, sans notre assentiment, nous a envoyé sur terre. Là, nous avons appris  à aimer la vie, ce chef d’œuvre qui, à peine commencé, Il ne nous laisse pas terminer en nous enlevant encore sans nous demander notre avis, le couvert et l’oxygène. Voilà notre drame à nous autres humains!

Les sceptiques prétendent que la mort c’est la fin de tout, l’heure de repos de ceux qui sont fatigués tant physiquement que moralement des coups de l’adversité. Mais c’est aussi une perspective de rédemption, l’occasion d’une renaissance dans le berceau des souvenirs. Dans un cas comme dans l’autre, ce passage obligé pour tous les pèlerins de la terre conditionne les propos d’adieux à l’endroit de ceux qui nous précèdent dans les bras de l’au-delà. Cet au-delà, sujet à des quiproquos, objet de réflexion de tous les humains qui ne comprennent pas encore pourquoi un jour, ils doivent s’en aller. Peu de nouvelles, peu d’informations nous parviennent de cette disparition quasi permanente d’un frère et d’un ami. Le plus désolant, on n’arrive pas à s’habituer.

Mon cher Vély,

Tu as su mieux que beaucoup saisi le sel d’une vie aujourd’hui fantasmée. Maintenant, que  la mort, ce batteur de mesure mette  un terme aux décibels de ta vie, elle n’occulte pas l’écho qui continue à résonner dans le cœur des survivants qui perdent avec ton départ un trésor impalpable dont la compagnie avait à tous procuré une vie d’ineffables délices. Pars en paix, longtemps encore tu vas nous manquer ! Salut, frère !

Miami, le 5 Septembre 2013

Dr Jean L. Théagène

 

Jean L. Théagène
Président de l’UNDH
(Union Nationale des Démocrates Haïtiens)
Tel: 786-234-5905
jeanlt212@yahoo.com

 

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