Pessimisme en Haïti sur les chances de respect de la déclaration conjointe haïtiano-dominicaine.

Le coordonnateur du GARR, Jean-Baptiste Azolin fait remarquer que si les Dominicains ont promis, selon ladite déclaration, de prendre  des mesures   pour “sauvegarder les droits fondamentaux des personnes d’origine haïtienne”, rien n’a été dit sur la nature de ces mesures.

Il a en outre déploré l’exclusion du secteur informel et d’une bonne partie des organisations de droits humains notamment celles qui travaillent avec les réfugiés ou au niveau de la zone frontalière.

Jean-Baptiste Azolin a declaré douter que ces discussions aboutissent à une solution réaliste qui prenne en compte les intérêts des deux pays, rappelant qu’en matière de coopération bilatérale, il faut toujours être le plus précis possible pour prévenir les mésinterprétations.

Pour beaucoup d’autres secteurs, ien ne garantit que les documents respecteront leurs engagements notamment dans le dossier de la dénationnalisation, vue  que d’une part, la garantie est floue et que d’autre part, les autorités dominicaines n’ont jamais rspecté les engagements pris vis-à-vis d’Haïti.

Et même si la promesse aurait été faite de materialiser avant  le 3 février (date de la prochaine rencontre) la garantie donnée par les dominicains, ces derniers  ont le temps pour eux, d’autant que l’etau se desserre sur eux et la pression atténuée.

Au parlement haïtien les avis divergent sur les éventuelles retombées de cette série de rencontres initiée mardi à Ouanaminthe.

Le sénateur Andrice Riché estime que le lancement de cette série de rencontres bilatérales sur la crise haïtiano-dominicaine est un signe encourageant qui permet d’espérer le dénouement de la situation.

Le parlementaire, vice-président du Sénat, émet cependant des réserves sur la composition de la partie haïtienne de la commission mixte.

Selon lui, des experts en  haïtiano-dominicaines devraient pouvoir participer aux discussions.

Le président de la commission justice et sécurité du grand corps, Pierre Francky Exius se déclare pessimiste quant au dialogue binational. aux résultats de ce nouveau round de discussions.

Selon lui, ce sont les présidents des deux pays qui devraient s’engager dans de telles  discussions.

“Ces pourparlers ont peu de chance d’aboutir à la résolution de la crise car, les Dominicains sont de mauvaise foi et les autorités haïtiennes manquent de fermeté.”, a-t-il dit.

Pour d’autres secteurs, en plus du fait que  les autorites dominicaine, n’ont pas le sens de la parole donnée,  mais leurs représentats engagés dans les pr´sents discussion sont soumis à des pressions d’extrémists et de xenophobes dominicains.

Ainsi, le chef du parti Force Nationale progressiste (FNP) a appelé le ministre à la présidence, Gustavo Montalvo à clarifier pour le pays  la portée de l’engagement annoncé sur la législation additionnelle correspondant à la situation des enfants d’immigrants haïtiens nés en territoire dominicain avant 2010.

Il estime que les autorités haïtiennes voudraient que tous les enfants d’immigrants illégaux nés en République dominicaine avant 2010 obtiennent  la nationalité dominicaine, ce qui, selon lui, représenterait une sorte d’amnistie de la nationalité par une nouvelle loi et mettrait de côté, les conséquences de la sentence de la Cour constitutionnelle.

On ne peut pas, à travers une nouvelle loi,  annuler l’arrêt de la cour constitutionnelle, a-t-il dit, estimant que cela s’apparenterait à une amnistie pour la nationalité dominicaine aux centaines de milliers d’Haïtiens illégaux vivant en  République dominicaine et qui vont prétendre qu’ils sont nés sur le territoire dominicain.

HPN

http://www.ahphaiti.org/ndujour.html