Interprétation abusive du slogan Dessalines se rend chez Pétion.

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Un des responsables de l’opposition populaire assimile à de la diversion politique, l’interprétation abusive du slogan Dessalines se rend chez Pétion: un responsable du MOPOD soutient que la  façon du président Martelly de traiter la population  contribue à fracturer davantage le tissu social

 Le slogan de l’opposition populaire qui avait, lors de la manifestation du 7 novembre dernier, annoncé que Dessalines  se rend chez Pétion, avec l’investissement de la commune de Pétion-Ville par les manifestants, continue de susciter des commentaires.

Pour certains, c’est une manifestation d’une certaine volonté de renouer avec  la lutte des classes. mais d’autres dénoncent des manoeuvres  adroites visant à exploiter ce slogan pour faire de la diversion et tenter de banaliser les conditions infra-humaines dans lesquelles vit la majorité de la population.

Pour eux, la population a consenti suffisament de sacrifices pour que toute éventuelle  velléité d’un retour à ce poison soit etouffée  dans l’oeuf, même si l’exclusion est toujours de mise, notamment dans la redistribution des richesses du pays.

L’ancien député de Cayes-Ile-à-vache, Jean David Genesté, rappelle que la question de la lutte des classes, a marqué toute l’histoire du pays et dit craindre que ce nouvel élément- réel ou pas- de la crise, ne provoque un grave bouleversement de la situation.
 
Mais comme pour tenter de dédramatiser, il a  rappelé que le père de la patrie Jean Jacques Dessalines s’était placé au-dessus des clivages. Il a du coup lancé un appel au dialogue à tous les acteurs politiques.
 
Le docteur Jean Hénold Buteau du parti AKAO dit espérer pour sa part, que les acteurs politiques se rendront compte de l’importance de la question de la lutte des classes et des préjugés, pour  l’évaluer à sa juste valeur.
 
Il a cependant souligné que cette question n’est qu’un épiphénomène et dit espérer qu’on ne s’en servira pas pour faire oublier les problèmes fondamentaux de  la population.
 
” Nous croyons que les acteurs politiques doivent plutôt se pencher sur les problèmes qui affectent les conditions d’existence du peuple haïtien”, a insisté le Dr Buteau.
 
De son côté, l’un des   porte-parole de l’opposition populaire qui a co-organisé la manifstation du 7 novembre ayant rasemblé plusieurs milliers de participants, attribue à de la diversion politique, cette interprétation du slogan, 
 
Rosny Timothée, porte-parole de l’organisation FOPARK (Force Nationale pour le Respect de la Constitution) a fait savoir que le mouvement de l’opposition populaire s’inscrit dans la logique des dénonciations de ce qu’il appelle les graves dérives du pouvoir Tèt Kale.
 
Le militant politique dénonce “ceux qui, dépassés et effrayés par l’ampleur de la mobilisation anti-Martelly, cherchent à tout prix à le  dénaturer pour tenter de l’affaiblir”, a-t-il dit, tout en assurant qu’ils n’y parviendront pas..
 
Rosny Timothée annonce dans la foulée une nouvelle manifestation à Pétion-ville pour le 18 novembre prochain, soulignant que des gens de tous horizons participent généralement aux manifestations de l’opposition.
 
Pour le  responsable du groupe 77 et membre de l’opposition, André Michel, c’est le président Michel Martelly lui-même qui, par sa façon de traiter la population, a contribué à fracturer davantage le tissu social.
 
Le militant plaide en faveur d’une politique d’intégration et de justice sociale regrettant que la plupart des richesses du pays soient entre les mains d’une minorité.

AHP,.  http://ahphaiti.org/ndujour.html