Après avoir indiqué la veille qu’il n’avait pas de delai pour convoquer la chambre basse à l’extraordinaire et que ce n’était pas sa priorité, le président Michel Martelly a fait savoir ce mercredi que ladite chambre est convoquée a l`extraordinaire le 22 novembre pour plancher une nouvelle fois sur le projet de loi électorale.
En partance pour la Jamaïque, il a fait savoir qu’il restait très intéressé au dialogue sur la crise politique.
Le chef de l’Etat avait laissé entendre qu’il n’avait pas la garantie que le projet puisse être voté dans les mêmes termes par les 2 chambres du parlement et qu’il préférait prendre le temps de négocier avec les membres du bloc pro-gouvernemental.
Michel Martelly a tenté ce mercredi de rassurer l’opinion publique de sa bonne foi, en faisant savoir qu’ il venait tout juste de parler à des acteurs concernés et impliqués dans le processus de dialogue sur la conjoncture et que sa décision de convoquer la chambre à l’ extraordinaire est une preuve de sa volonté de faire avancer les choses.
Le chef de l’Etat aurait-il été l’objet de pressions pour opérer ce revirement?
Les déclarations faites 24 heures plus tôt par le chef de l`Etat lui avaient en effet valu de sévères critiques de la part de parlementaires de l’opposition.
« En indiquant qu’il n’avait aucun délai à respecter pour convoquer la chambre à l’extraordinaire, Michel Martelly a prouvé qu’il ne veut pas que le scrutin se tienne à la fin de l’année » a dit le député Sadrac Dieudonné.
Le président du bloc « Parlementaires pour le Redressement Institutionnel » estime que le chef de l’Etat aurait pu accélérer le processus s’il avait voulu favoriser la tenue des élections. Il prévient que les députés prendront le temps nécessaire pour finaliser le vote du projet de loi électorale.
Le député de Limonade Quartier Morin (nord), Gluck Théophile qualifie pour sa part de farfelues les déclarations du chef de l’état qui prétendait qu`il tenait à s’assurer que le projet de loi électorale sera voté dans les mêmes termes par les deux assemblées du parlement avant de faire la convocation à l’extraordinaire.
Comme son collègue Dieudonné, il dit croire que le régime n’est pas intéressé à favoriser la réalisation des élections dans les prochains mois.
Le sénat avait voté différemment le 1er octobre le projet de loi électorale, adoptée début septembre par les deputés, avec des modifications dans plus d’une dizaine d’articles, entre autres ceux relatifs la Direction Générale du CEP qui devient une Direction Exécutive, et à la durée du mandat des sénateurs, qui se base sur la Constitution amendée de 1987 et non sur la loi électorale de 2008 jugée dephasée..
En raison de ces modifications, la chambre doit analyser le texte en 2ème lecture. Mais, le chef de l’Etat a attendu près d’un mois et demi pour convoquer les députés à cet effet.
A son départ pour la Jamaïque, le président Martelly a informé qu’il revient à Port-au-Prince le 15 novembre. Il a lancé un nouvel appel au calme et à la « solidarité patriotique » et invité la population à renoncer à ce qu’il appelle les pratiques de destabilisation. Et aux autorités, il a recommandé la fermeté.