Non, ce n’est pas le mélange d’un peu de blanc et d’un peu de rouge qui vous donnera mal à la tête, c’est surtout le volume total d’alcool cumulé qui a cet effet !
Supposons que vous commenciez par un apéritif, puis un verre de blanc, deux de rouge, et pour finir un verre de vin liquoreux ou un digestif. Vous aurez consommé au terme du repas bien plus qu’une demi-bouteille. Selon votre morphologie, la durée de la consommation et la quantité de nourriture absorbée, ce volume d’alcool peut être largement suffisant à créer une légère sensation de malaise ou de mal de crâne que vous n’auriez pas eue si vous vous étiez limité à un verre de blanc et un verre de rouge. Ce n’est donc pas le « mélange » qui est en cause, c’est la quantité d’alcool.
L’origine de ce qu’on appelle la « gueule de bois » n’a pas été complètement élucidée mais il existe plusieurs hypothèses. Trois perturbations apparaissent lors d’une consommation excessive d’alcool : un dérèglement des défenses naturelles, des déficiences en nutriments, et un stress oxydatif. Les rumeurs selon lesquelles la gueule de bois est causée par une déshydratation ont été examinées par les scientifiques et apparaissent comme peu vraisemblables. Beaucoup de symptômes sont ceux de l’hypoglycémie. Une forte consommation d’alcool, surtout dans un délai bref, peut provoquer en retour une hypoglycémie, l’organisme s’adaptant avec un temps de retard et l’alcool entraînant aussi une déshydratation réactionnelle.
Ce n’est probablement pas l’alcool lui-même qui est à l’origine des symptômes de la gueule de bois, mais plutôt les substances contenues dans les boissons comme le méthanol, l’histamine ou les polyphénols. Le méthanol pourrait expliquer tout ou partie des symptômes de la gueule de bois : maux de tête, soif, transpiration et vertiges. Les alcools contenant beaucoup de méthanol (vin, bourbon, brandy) entraîneraient des gueules de bois plus intenses que ceux qui en contiennent peu (vodka) ou pas (alcool pur). Ensuite il y a une grande variation de sensibilité à ces produits selon l’individu : certaines personnes sont très sensibles au soufre, que l’on trouve en plus grande quantité dans les vins blancs que dans les vins rouges. Ces personnes disent ne pas aimer le vin blanc. En réalité, c’est l’effet du soufre qui est en cause, pas le vin blanc. Un vin blanc très faiblement (ou pas) sulfité n’aura aucun effet indésirable. D’autres sont sensibles aux polyphénols que l’on trouve en quantités bien plus importantes dans les vins rouges. L’affaire est donc bien plus complexe qu’il n’y paraît et le meilleur conseil à prodiguer est la modération et le choix attentif de bons vins car le plaisir ne vient pas du volume d’alcool, mais des saveurs d’un vin.
ECCE VINO.,
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