La mort jeudi dernier du père de la nation arc-en-ciel, Nelson Mandela, a suscité une vive émotion dans le monde entier. Plusieurs chefs d’Etat ou de gouvernement, près de 53, iront rendre un dernier hommage au pionnier de la lutte contre le régime de l’apartheid lors de ses obsèques. D’autres n’iront pas. A commencer par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou qui évoque un coût trop élevé du voyage en Afrique du Sud. En effet, les médias israéliens ont rapporté ce dimanche soir que le chef du gouvernement de l’Etat hébreu avait annulé auprès des autorités sud-africaines sa présence aux obsèques de Mandela. La radio publique indique que les frais engagés seraient de sept millions de shekels, soit 1,45 millions d’euros, si Netanyahou se rendait en Afrique du Sud. Cette somme correspondrait aux frais de fret d’un avion privé de la compagnie nationale El Al, le transport du matériel et du personnel de sécurité à bord ainsi que des frais annexes.
Récemment, le Premier ministre israélien a fait l’objet de vives critiques après que les Israéliens aient découvert que ce dernier avait utilisé l’argent des contribuables, près de 700 000 euros, pour l’entretien de ses trois résidences. Sans compter la note d’eau de 17 000 euros pour sa villa personnelle, équipée d’une piscine, située à Césarée, dans le nord du pays.
Les dirigeants israéliens, en particulier Benyamin Netanyahou, ont tout de même rendu un hommage chaleureux au premier président noir de l’Afrique du Sud après sa mort. Les commentateurs n’ont toutefois pas manqué de faire état des relations étroites qu’entretenaient l’Etat hébreu avec le régime de l’apartheid, rappelle l’AFP. D’ailleurs, les relations entre Nelson Mandela et Israël n’étaient pas au beau fixe. Après sa libération, Madiba avait fait comprendre aux Israéliens que la nouvelle Afrique du Sud souhaitait que les Palestiniens aient « leur droit à la liberté », raconte Alon Liel, ambassadeur d’Israël en Afrique du Sud en 1992, dans le quotidien Yediot Aharonot. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a annoncé qu’il assisterait mardi à Johannesburg aux cérémonies à la mémoire de Mandela
Lui n’a pas du tout envie d’y aller
D’autres n’ont en revanche pas du tout envie d’y aller, à l’image du Premier ministre tchèque sortant, Jiri Rusnok. Une conversation enregistrée à son insu fait le buzz depuis samedi. Le chef du gouvernement tchèque a indiqué à son ministre de la Défense qu’il préférait ne pas se rendre aux obsèques de Mandela. L’échange a en effet eu lieu vendredi dernier sur les bancs du Parlement tchèque. Rusnok explique alors à son voisin, le ministre de la Défense Vlastimil Picek : « J’espère que le président ira à ma place. L’idée d’y aller me donne des frissons ». Pour quelles raisons ? Jiri Rusnok a tout simplement un déjeuner et un dîner de prévu. « J’ai un déjeuner prévu, et aussi un dîner, mon vieux, mais je crains d’être obligé d’y aller. Je n’ai pas du tout envie d’y aller », ajoute le Premier ministre. Car en effet, le Président tchèque Milos Zerman pourrait ne pas pouvoir faire le déplacement en raison d’une blessure au genou. « Comment pourra-t-il grimper les marches d’accès à l’avion ? », se demande Rusnok, ajoutant à l’adresse de son voisin : « je suppose qu’il (le président Zeman, ndlr) ne prendra pas l’avion. Je suis foutu ».
La conversation, qui aurait dû rester privée, a été enregistrée par les micros placés dans l’enceinte du parlement et a ensuite été diffusée par la télévision publique le soir même. Le Premier ministre tchèque a été contraint de présenter des excuses, expliquant que ses propos n’étaient pas « corrects ».
En revanche, plus de 50 chefs d’État ou de gouvernement, dont Barack Obama, Dilma Roussef et français François Hollande, ainsi que le Premier ministre britannique David Cameron, ont confirmé qu’ils participeront mardi aux hommages en sa mémoire. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon sera également présent.
AFRIK., http://www.afrik.com/pourquoi-israel-et-la-republique-tcheque-sechent-ils-les-obseques-de-nelson-mandela