Haïti – Politique/Réactions : La loi électorale arriverait trop tard, dans un contexte de crise aux multiples facettes
jeudi 12 décembre 2013
P-au-P, 12 déc. 2013 [AlterPresse] — En dépit de la publication de la nouvelle loi électorale, dans le journal officiel de la république « Le Moniteur », les tensions entre l’actuelle administration politique et les acteurs de l’opposition ne pourront pas être aplanies sans un dialogue franc et ouvert, selon des personnalités interrogées par AlterPresse.
Transmise officiellement par la présidence, le mardi 10 décembre 2013, aux Presses nationales pour publication, la loi électorale a été votée, le mercredi 27 novembre 2013, par la chambre des députés dans les mêmes termes que le sénat haïtien qui l’avait adopté le 2 octobre 2013.
La loi électorale « arrive trop tard », estime le principal dirigeant du parti politique Organisation du peuple en lutte (Opl), Sauveur Pierre Étienne, qui salue, toutefois, la décision de la présidence de faire publier le document de loi électorale.
« Mieux vaut tard que jamais », concède-t-il, en critiquant le long temps perdu dans le processus.
C’est quand même « un pas vers la bonne direction », mais seul le « dialogue » peut apporter une solution à l’actuelle situation conflictuelle, qui rythme les rapports entre les différents protagonistes de la scène politique, reste convaincu Étienne.
La présidence de la république devrait également prendre d’autres initiatives politiques, comme la mise en oeuvre d’un processus de normalisation des institutions.
Elle devrait surtout travailler à « réduire l’incertitude », dans la tête de ses opposants, par le dialogue, en évitant « les provocations », d’après Sauveur Pierre Étienne.
« Dialoguer avec les composantes de l’opposition pour démontrer qu’il (le président Joseph Michel Martelly) est prêt pour la démocratie », dixit Étienne.
D’autres démonstrations devraient accompagner l’initiative de dialogue, telles l’établissement d’un « nouveau conseil électoral provisoire (Cep) », la vérification d’existence de prisonniers politiques et leur libération.
Un dialogue, qui devrait « précéder tout processus électoral », suggère l’Opl, car aucune élection n’est possible sans « un accord politique ».
Membre du collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep), Léopold Berlanger partage la position du professeur Sauveur Pierre Étienne, en ce qui a trait au dialogue.
« C’est un cap qui est franchi », affirme Léopold Berlanger.
« Une très bonne nouvelle », ajoute-t-il.
Berlanger continue de s’opposer aux dernières décisions prises par le Ctcep, en particulier celle d’annoncer un pré calendrier électoral, dans lequel les élections étaient annoncées pour le dimanche 26 janvier 2014.
Ce n’est qu’après la publication de la loi électorale que tout peut vraiment commencer, rappelle Berlanger.
Turneb Delpé, porte-parole du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod), explique, pour sa part, que le mot d’ordre n’a pas changé : « élections en 2013 ou démission ».
Le président de la république doit « payer les conséquences de ses inconséquences », poursuit Delpé.
À un autre niveau, la France « salue » la décision de la présidence en Haïti.au moyen d’un communiqué du porte-parole du Quai d’Orsay Romain Nadal.
« Cela ouvre la voie à l’organisation des élections », indique un communiqué du ministère des affaires étrangères et européennes (Maee) de la France. [srh kft rc apr 12/12/2013 9:40]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article15661#.Uqn0TxxBkro