Les secteurs démocratiques de gauche en République Dominicaine se disent certains de réussir à faire éliminer la résolution de la cour constitutionnelle rendant apatrides plus de 250 mille Dominicaines et Dominicains la plupart d’origine haïtienne, lors d’une conférence de presse, le mercredi 22 janvier 2014.
« Tous les secteurs démocratiques de gauche en République Dominicaine rejettent la décision de la cour constitutionnelle dominicaine. (…) Il y a plus que 600 déclarations, textes et analyses provenant d’intellectuels, d’écrivains et de journalistes qui rejettent cette décision », indique Manuel Almante Salazar, secrétaire général du Parti communiste des travailleurs en territoire dominicain (Pct).
Le coordonnateur de Coop habitat, une coopérative, mutuelle de logement en République Dominicaine, Pedro Franco, ainsi que Juan Diaz Marte, membre du comité central du Pct, ont aussi effectué ce voyage vers Haïti.
La visite en Haïti de ces trois militants des mouvements sociaux et politiques dominicains entre dans le cadre d’une série d’échanges et de discussions autour notamment de la conjoncture actuelle relative à la décision de la cour constitutionnelle dominicaine..
Une conférence-débat aura lieu à Port-au-Prince, le jeudi 23 janvier 2014, avec la participation de ces trois militants sur le sujet ainsi que sur des mouvements de solidarité avec les dénationalisé(e)s et le contexte de luttes sociales et politiques dans la région.
La décision de la cour constitutionnelle cherche à rassembler tous les secteurs conservateurs et réactionnaires en dominicains autour d’un sentiment anti-haïtien comme c’était le cas sous le régime du dictateur Trujillo, dénonce Salazar, parlant au nom des organisations de gauche en territoire dominicain.
Elle est aussi une nouvelle étape dans les actions de l’oligarchie dominicaine pour maintenir dans l’illégalité des milliers de travailleuses et travailleurs haïtiens qui sont egalement persécutés, critique t-il.
Cette situation facilite la surexploitation de la force de travail des Haïtiennes et Haïtiens et la violation de leurs droits, constate t-il.
« Il y a une responsabilité conjointe des États haïtien et dominicain dans la gestion de la main d’œuvre haitiano-dominicaine », avance le porte parole du parti du Camp du peuple haïtien (Pati kan pèp ayisyen), Camille Chalmers.
Ces actions qui sont monnaie courante en République Dominicaine rappellent la résolution 12/07 de la Junte centrale électorale (Jce) dominicaine qui avait retiré les actes de naissance à plusieurs milliers de descendantes et descendants haïtiens, rappelle Salazar.
La résolution 12/07 visait à créer les mêmes conditions pour exploiter à outrance les milliers d’Haïtiens vivant en République Dominicaine.
Le dossier relatif à la décision de la cour constitutionnelle rendant apatrides des Dominicains reste en suspens depuis les pourparlers engagés entre les représentants des gouvernements haïtien et dominicain le 7 janvier 2014 à Ouanaminthe (commune du Nord-Est, frontalière avec Dajabon).
Divers secteurs sociaux ont dénoncé le flou dans le contenu de la déclaration conjointe, issue des pourparlers.
Plusieurs voix notamment de la Communauté des Caraïbes continuent de demander l’annulation de l’arrêt 168-13 de la cour constitutionnelle dominicaine.
Alter Presse
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