Le processus du dialogue interhaïtien pour pallier la crise du pays a bel et bien démarré ce lundi à l’hôtel El Rancho. Sous la médiation de la Conférence épiscopale d’Haïti(CEH), des représentants du pouvoir législatif, du pouvoir exécutif, des partis politiques et de la société civile ont clôturé la première journée des discussions qui doivent durer 15 jours.
« C’est une journée réussie en matière de participation des acteurs, se réjouit le cardinal Chibly Langlois à l’issue de cette première séance de discussions, s’adressant à un parterre de journalistes invités pour un point de presse. Pas moins de 48 partis politiques, des représentants de l’exécutif, du législatif et de la société civile étaient présents pour aborder l’une des thématiques, à savoir la gouvernance démocratique. »
Selon le président de la CEH, il ne s’agissait pas de propositions relatives à une bonne gouvernance du pays qui manquaient à cette première journée de travail. Les participants, indique le cardinal Langlois, ont proposé plusieurs types de gouvernement pour faciliter une sortie heureuse de la crise politique. Certains ont proposé la formation d’un gouvernement de transition, d’autres un gouvernement de consensus, d’ouverture ou de sauvetage national.
« Mais ces idées ne sont pas partagées par tous les acteurs présents. Car le gouvernement actuel est issu d’élections. Et les types de gouvernement proposés ne seront pas issus d’élections », a –t-il poursuivi, soulignant qu’une décision définitive n’est pas encore prise quant à la proposition de changer de gouvernement. « Nous n’avions pas assez de temps pour épuiser la thématique. C’est pourquoi nous avons décidé d’adopter une autre méthode de travail afin de permettre à la pléthorique assemblée de dégager le consensus nécessaire sur les différentes propositions qui seront débattues avec l’exécutif. »
Selon le protocole établi entre les acteurs, seule l’instance médiatrice du dialogue est habilitée à faire des déclarations dans la presse sur ce qui s’est passé dans les discussions. La presse doit attendre la fin de chaque journée pour savoir l’essentiel des points débattus.
Fanmi lavalas ratrappe le train
Fanmi lavalas n’a pas voulu laisser partir le train déjà en marche. Le parti de Jean-Bertrand Aristide, qui n’a pas pris part à l’ouverture officielle du dialogue, a participé à cette première journée des assises. « Fanmi Lavalas est tout simplement là pour écouter, a dit Maryse Narcisse, coordonnatrice du parti accompagnée de Pacha Vorbe et Antony Dessources. Après viendront nos proposition comme la formation d’un conseil électoral crédible. Nous n’écartons pas la possibilité de laisser la table au cas où les revendications du peuple ne sont pas prises en compte. Nous sommes pour un dialogue national impliquant tous les acteurs de la vie nationale… »
Alors que le parti de l’ex-président Aristide rattrape le train, les autres partis se regroupant au sein du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (MOPOD) restent durs comme fer sur leur position de départ. En lieu et place du dialogue, le MOPOD a organisé sa toute première retraite ce week-end sur la Côte des Arcadins, au cours de laquelle les différents membres ont décidé de transformer le mouvement en parti politique.
Leader de Konvansyon inite demokratik, Evans Paul décide lui, de se retirer du MOPOD. « La conjoncture politique actuelle exige à la KID de changer de stratégie politique, a dit M. Paul pour justifier sa décision. La politique actuelle est une politique de ceinturon. Le MOPOD et tous les acteurs finiront par se rencontrer tôt ou tard… »
Yvince Hilaire
Le Nouvelliste & Caraibes Haiti
http://www.radiotelevisioncaraibes.com/nouvelles/haiti/lavalas_rejoint_le_dialogue.html