A quoi faut-il s’attendre dans les prochains jours ?

C’est la question que se posent les citoyens après plus de cinq(5) semaines d’arrêt total des activités économiques et financières dans le pays. Les appels à la démission ne semblent pas préoccuper le chef de l’Etat Jovenel Moïse qui croit dure comme fer qu’il est la cible de ceux-là qui sont ne peuvent plus bénéficier des largesses de l’Etat à travers des contrats juteux signés au cours de deux dernières transitions. Il faut croire que la résolution du problème n’est pas pour demain avec les menaces de l’Exécutif de résilier ces contrats, mais encore que la population ne pourra pas continuer à vivre cette situation avec de nouvelles journées de grève annoncées par l’opposition.

 

Jovenel Moïse dit combattre un système, alors que la population haïtienne fait face à une grave crise alimentaire. La situation socio-économique se dégrade au quotidien avec un taux d’inflation qui avoisine les 20%. Plus rien ne fonctionne dans le pays et les citoyens rendent responsable le Président et homme d’affaires qui ne cesse d’accuser les maîtres d’un système mais qui ne fait rien pour répondre à ses promesses envers cette population qui l’avait mandaté pour améliorer sa situation. Le Secrétaire  général des nations Unies Antonio Guterres avait clairement indiqué qu’Haïti était au bord d’une explosion sociale dans son dernier rapport au Conseil de sécurité de l’ONU au regard de cette situation corsée.

Une analyse juste qui, cependant, ne fait pas l’unanimité au niveau de la communauté internationale. Certaines ambassades supportent Jovenel Moïse malgré les grandes manifestations organisées chaque jour dans le pays pour réclamer sa démission. D’autres souhaiteraient un départ immédiat mais ordonné du Président afin de faciliter la reprise des activités bloquées par les appels récurrents à la démission de Jovenel Moïse.

Devant, cette situation, il faut s’attendre à une intervention médiane de l’ONU dans les prochaines semaine pour rétablir la communication entre les protagonistes de la crise qui refusent de dialoguer alors  que la situation est près d’atteindre son pourrissement. Ce n’est pas la première que le pays fait face à une telle situation, cependant, jamais on n’avait eu des tendances aussi extrêmes rendant impossible un quelconque compromis entre les parties qui ne bougent même pas d’une semelle.

Une attitude qui pourrait faire l’affaire de la communauté internationale qui pourrait avoir les mains libres pour jouer sur la légitimité de Jovenel Moïse devant cette situation catastrophique mais encore de se servir de la position extrême du secteur démocratique pour créer une nouvelle opposition devant négocier à leur guise et en douceur avec le Président sous prétexte que la politique est un jeu irréversible de constantes négociations.

Une leçon que l’opposition politique n’a pas compris dans ce contexte de pouvoir Républicain aux Etats Unis qui gardent les mains mises sur les instances internationales notamment l’OEA, l’ONU et les institutions financières comme la BID et la banque mondiale. Les grands enjeux se trouvent au niveau de ces organismes qui ont la manette financière pour renforcer ou affaiblir les Etats.

Mais, le Pouvoir de Jovenel Moïse ne doit pas crier victoire. Quand les appels viennent continuellement aux oreilles des autorités américaines et cela de presque tous les secteurs d’Haïti réclamant la démission du Président, cela peut devenir gênant pour l’entourage de Donald Trump à l’approche des élections aux Etats Unis. Pour respirer, l’Administration Trump pourrait demander au Chef de l’Etat Haïtien de prendre une décision sage devant le fait accompli arguant que l’instabilité d’Haïti est une menace pour la sécurité intérieure des Etats Unis. Bref, on connait la chanson et le refrain.

Si nous ne sommes pas encore là, nous ne sommes pas trop loin non plus avec plus de cinq(5) semaines de blocage systématique des activités. Des indices qui veulent dire tout simplement que l’Etat ne fonctionne plus et que le Président ne contrôle plus rien. Jovenel Moïse tente, de force,  de reprendre la main mais en vain, car il faudra trouver la formule magique pour faire fonctionner les écoles et cela voudrait dire enlever les barricades et stopper les gangs armés dans la région métropolitaine et dans d’autres villes du pays.

Mais… dans combien de temps ?

HPN

Source : https://rtvc.radiotelevisioncaraibes.com/national/quoi-faut-il-sattendre-les-prochains-jours.html