Poignée de main historique entre Barack Obama… par LeMonde.fr
Avec l’autoportrait de la première ministre danoise, Barack Obama et David Cameron, c’est l’autre image qui a marqué l’hommage rendu à Nelson Mandela, mardi 10 décembre, dans le stade de Soweto : la poignée de main entre le président américain et le dirigeant cubain, Raul Castro, alors que les deux pays ont rompu toute relation diplomatique depuis près de cinquante ans.
“Un geste d’amitié qui charrie beaucoup de symboles pour l’une des rivalités les plus tenaces depuis de la guerre froide”, analyse le New York Times.
Sans surprise, le geste a irrité la communauté cubaine en exil, qui s’est dite “déçue” et “indignée” par cet échange entre l’homme de Washington et celui qu’elle considère comme un “dictateur sanguinaire”, selon le termes de Ramon Saul Sanchez, président du Mouvement démocrate cubain, cité dans le journal chilien El Mercurio.
“Obama aurait tout à fait pu l’éviter”
Ileana Ro-Lehtinen, une élue du Congrès américain d’origine cubaine, citée par le Washington Post, va même plus loin : “Ça s’est transformé en coup de propagande pour un tyran”. Une publicité d’autant plus choquante, estime Ramon Saul Sanchez que “Obama aurait tout à fait pu l’éviter”.
“M. Obama a-t-il voulu faire part d’un nouvel effort du gouvernement américain pour tenter de trouver un compromis avec Cuba ? s’interroge, plus neutre, le New York Times. Ou a-t-il simplement tenté d’éviter l’incident diplomatique lors d’une cérémonie placée sous le signe du pardon ?” “L’ignorer eût été très embarrassant”, observe un journaliste du Washington Post sur le blog Worldviews.
C’est justement dans le discours-fleuve d’Obama sur la réconciliation que les journalistes tentent de trouver des pistes de compréhension de son geste. Mais “Washington et La Havane sont encore très divisés sur de nombreuses questions”, souligne le Washington Post, qui rappelle les gestes d’ouverture du président Obama en faveur des Cubains, comme l’assouplissement des règles sur le nombre de voyages que les Américano-Cubains peuvent faire à Cuba ou le rétablissement d’échanges culturels avec l’île.
“Il s’agit d’un modeste signe d’espoir, commente Geoff Thale, expert américain de la question cubaine, interrogé par le journal. Et il s’enracine sur toutes les petites étapes qui ont déjà été franchies.”.
Le Monde., http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/12/11/castrobama-une-poignee-de-main-qui-interroge/