« Convoquez-nous Monsieur le Président »

Elections/PSP-PRI-PEP

« Convoquez-nous Monsieur le Président »
Le Nouvelliste | Publi le :15 octobre 2013
 Robenson Geffrard, rgeffrard@lenouvelliste.com
S’il y a une chose sur laquelle les trois blocs politiques à la Chambre des députés sont unis, c’est la nécessité d’une convocation en session extraordinaire. En vacances depuis environ un mois, les dirigeants de PSP, de PRI et de PEP appellent Michel Martelly à leur donner la possibilité de voter le projet de loi électorale déjà sanctionné au Sénat.
« Nous sommes on ne peut plus disposés et disponibles, on n’attend que la convocation du président de la République », a déclaré au Nouvelliste le député Vickens Dérilus, membre du bloc Parlementaires pour le respect institutionnel (PRI). Plus formel, un groupe de 25 députés au sein du bloc majoritaire et pro-gouvernemental, Parlementaires pour la stabilité et le progrès (PSP), vont solliciter une rencontre avec le chef de l’Etat afin de lui montrer la nécessité de les convoquer en session extraordinaire pour voter la loi électorale.
Le député Abel Descolines, porte-parole du PSP qui en a fait l’annonce au Nouvelliste, a indiqué qu’il n’y a pas de communication officielle entre l’exécutif et le PSP depuis qu’ils sont partis en vacances. Ces 25 députés, a-t-il dit, veulent discuter avec Michel Martelly sur non seulement la convocation, mais également sur l’établissement d’un climat propice au dialogue avec tous les secteurs politiques et le Parlement. Selon lui, les 25 députés ne sont pas en dissenssion avec les autres membres du PSP. Mais, a-t-il souligné, l’idée de rencontrer le président vient d’eux. Abel Descolines a souligné que la proposition sera soumise à l’ensemble des membres du bloc.
Quant aux députés du PEP, même s’ils sont en vacances, ils se réunissent régulièrement tous les mercredis, selon le président du bloc, Pierre Martin Tatoute. « On discute et réfléchit sur plusieurs dossiers et on attend l’appel du président de la République », a-t-il dit.
Le parlementaire a estimé que le président de la Chambre des députés n’a pas à demander au chef de l’Etat de les convoquer sur le projet de loi électorale. Selon lui, Michel Martelly devrait sentir lui-même la nécessité de le faire. « Le chef de l’Etat sait qu’il a le pouvoir de convocation, a souligné M. Tatoute. On répondra à l’appel afin d’en finir avec le dossier de la loi électorale.
» Il avoue ne pas encore disposer du texte voté au Sénat; cependant, le parlementaire fait montre de sa volonté de doter le pays d’une loi électorale afin de débloquer la situation. Mais, a-t-il dit, s’il y a une modification à apporter au document voté par les sénateurs, ils le feront. « Je souhaite qu’on n’ait pas à le faire pour avancer plus vite », a-t-il indiqué, soulignant que la lenteur de Michel Martelly à les convoquer est due à un manque d’intérêt pour la question des élections.
Le député Vickens Dérilus du PRI a estimé, de son côté, que cette lenteur montre que le pouvoir veut mettre à exécution son plan qui consiste à ne pas réaliser les élections dans le pays à temps. « Cela ne m’étonne pas qu’il n’y a pas encore de convocation, a-t-il dit. Nous sommes disponibles; c’est une prérogative légale dont le président Martelly dispose de nous convoquer à l’extraordinaire. » Selon le parlementaire, les quelque 70 modifications apportées par les sénateurs dans le projet électoral est en grande partie d’ordre technique. En ce sens, a-t-il souligné, les sénateurs ont ajouté des virgules, des points, complété des phrases. Vickens Dérilus a souligné que les modifications profondes ne concernent que deux ou trois articles, notamment l’article 3.1 qui élimine la direction générale au CEP et la remplace par un secrétariat exécutif.
Vickens Dérilus a applaudi la rencontre entre le chef de l’Etat et les présidents des deux branches du Parlement sous les auspices de Religions pour la paix. Selon lui, cette rencontre montre que ces autorités commencent à prendre une dimension d’hommes et femmes d’Etat. Cependant, il a souligné qu’il ne sait pas sur quoi cela va déboucher.
La loi électorale, votée dans un premier temps à la Chambre des députés, a été modifiée par les sénateurs, puis retournée à la Chambre basse pour être votée dans les mêmes termes. Etant en vacances, les députés doivent être convoqués par le président de la République pour statuer sur le document.
Robenson Geffrard, rgeffrard@lenouvelliste.com