« J’accueille cette nomination, effectuée par le Pape François, comme une grâce pour Haïti. Ce n’est pas ma personne… (qui est en cause), mais l’église catholique romaine haïtienne pour laquelle je suis un serviteur, un instrument de Dieu ».
Telles sont les premières réactions, à chaud, à l’agence en ligne AlterPresse, de Mgr. Chibly Langlois, 55 ans [1] nommé premier cardinal d’Haïti vers 12:00 (il était 6 :00 en Haïti) ce dimanche 12 janvier 2014, par le pape François.
La création du poste de cardinal, aujourd’hui « une joie pour l’église catholique romaine d’Haïti », a pour objectif une mission de conseiller auprès du pape.
« La nomination de ce 12 janvier 2014 va aider à focaliser l’attention sur Haïti, spécialement sur notre église catholique romaine en Haïti, dont les réalités, besoins et défis vont être portés beaucoup plus haut », indique le nouveau cardinal haïtien.
Les nominations de cardinaux, dans un pays donné, relèvent de la souveraineté du pape et impliquent les nonciatures qui en gardent le secret.
« Moi particulièrement, qui viens de recevoir cette nouvelle, c’est une surprise pour moi « , confie à AlterPresse, Langlois, très ému.
Des manifestations officielles, pour saluer la nomination du nouveau cardinal haïtien, doivent avoir lieu au sein de l’église catholique romaine en Haïti, à une date non encore déterminée.
En attendant les cérémonies d’installation, de remise des insignes à Rome (annoncées pour le 22 février 2014), au gouvernement du Vatican, il ne devrait pas y avoir de changement à la direction de la conférence épiscopale catholique romaine en Haïti, dont Langlois assure la fonction de président depuis fin 2011.
Certes, les membres de la Ceh vont parler de la nomination de Chibly Langlois comme cardinal, probablement plus en profondeur au cours de leur prochaine session de travail à la fin du mois de janvier 2014, souligne le nouveau cardinal haïtien.
Sauf, que la nomination du 12 janvier 2014, à titre de cardinal « va me demander de fréquents déplacements… pour participer à des assemblées a Rome « , admet Langlois, précisant qu’« il ne va pas se transporter au Vatican ».
Quant à la situation des deux églises catholiques romaines sur l’île d’Haïti (La République Dominicaine dispose, depuis plusieurs années, d’un cardinal), il va y avoir un « certain équilibre » en matière de titre.
Bien avant la nomination du jour, « un titre de service au sein du Vatican » (qui donne droit de participer au conclave devant élire un nouveau pape, le cas échéant), il y a eu des rencontres bilatérales, dans lesquelles les deux églises « traitaient d’égal à égal ».
Déjà, les premières réactions, recueillies par AlterPresse auprès de religieuses et religieux catholiques romains, évoquent la nomination du premier cardinal haïtien avec un sentiment de fierté et de satisfaction. [rc apr 12/01/2014 10:55]
Source photo : www.haiti-reference.com
[1] Chibly Langlois n’est pas le plus jeune, parmi les évêques catholiques romains en Haïti.
Né à La Vallée de Jacmel, le 29 novembre 1958, Chibly Langlos est ordonné prêtre le 22 septembre 1991 pour le diocèse de Jacmel / Sud-Est, par Mgr Hubert Constant, son prédécesseur au diocèse de Fort Liberté, où il a été nommé évêque, le 8 avril 2004, par le pape Jean-Paul II.
Depuis le 15 août 2011, il est évêque des Cayes (Sud).
A l’occasion de la dernière assemblée plénière du clergé catholique, en 2011, Mgr Langlois est élu, avec un mandat de trois ans, élu président de la Conférence épiscopale d’Haïti (Ceh). Au poste de président de la Ceh, il a succédé à l’archevêque métropolitain du Cap-Haïtien (Nord), Mgr Louis Kébreau, récemment devenu archevêque émérite, c’est-à-dire déchargé de ses responsabilités vu qu’il a atteint l’âge de 75 ans (Mgr. Kebreau est né le 8 novembre 1938 à Jérémie / Sud-Ouest).
Alter Presse
http://www.alterpresse.org/spip.php?article15781#.UtP6Luko45s