Le représentant spécial adjoint a dressé un tableau sombre des conditions de détention en Haïti. La surpopulation carcérale, le taux et la duré des personnes en attente de procès placent parmi les pays du monde ayant les pires résultats, a regretté M. Alexandre.
« La situation des détenus en Haïti n’est pas mauvaise, elle est alarmante », a déploré le représentant spécial de l’ONU en Haïti.
M. Alexandre a informé que près de 10.000 personnes croupissent dans les prisons haïtiennes, alors que celles-ci, selon la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP), ne devraient accueillir au maximum que 2383 détenus.
« Avec un taux de surpopulation de 400% basé sur 2,5 mètres carrés que la DAP accepte comme standard raisonnable, nous sommes loin du standard suggéré par le comité International de la Croix Rouge », a fait savoir le cadre des Nations Unies.
Selon certains chiffres avancés par le diplomate onusien, les détenus disposent en moyenne de 0, 62 mètre carré par personne dans l’ensemble du pays, et 0. 39 au Pénitencier national de Port-au-Prince où la situation est, selon M. Alexandre, dramatique.
92% des détenus dans le plus grand centre carcéral du pays sont en attente d’un procès, a indiqué le représentant spécial adjoint du secrétaire général en Haïti.
Pour M. Alexandre, c’est injuste qu’aujourd’hui en Haïti, des personnes dont la peine a été purgée ont toujours incarcérées par le jugement n’a pas été signifiée au pénitencier. Il s’agit, selon lui, d’une injustice que des personnes ayant commis des petits délits sont détenues depuis longtemps que la peine maximum imposée pour ce genre d’infractions.
Carl Alexandre a incité les autorités haïtiennes à passer à l’action en vue d’améliorer les conditions de détentions des détenus. Il a suggéré un plan d’action concerté qui permettra au gouvernement haïtien de se déclasser parmi les pires Etats en ce qui concerne la situation carcérale et la détention préventive.
D’un autre côté, pour le Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire en Haïti, Peter De Clercq, le problème de la détention provisoire prolongée ne peut être que par une action au niveau de la chaine pénale à savoir, la police, la justice et le système pénitencier.
M. De Dlercq a souligné le support des Nations Unies à tous les acteurs de la chaine pénale dans certaines juridictions notamment dans la mise en place de nouveaux outils de gestion tels qu’un système d’information judiciaire et le renforcement de l’assistance légale et l’implication de la société civile.
Coordonnateur résident onusien en Haïti a renouvelé le soutien des Nations Unies aux institutions haïtiennes afin de venir à bout du problème de la détention préventive prolongée.