Haïti-Presse : Le Mopod annonce un sit-in de solidarité suite à la déclaration du ministère de la justice
mercredi 23 octobre 2013
P-au-P, 23 oct. 2013 [AlterPresse] — Le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) annonce, pour la fin de cette semaine, un sit-in devant les locaux de la Radio Télé Caraïbes (un média privé de la capitale), en signe de solidarité à la presse haïtienne.
C’est le porte-parole du Mopod, Turneb Delpé, qui a fait cette annonce, lors d’une interview accordée à AlterPresse.
Le sit-in se veut une réponse à l’information sur un éventuel complot qu’un groupe de l’opposition tramerait pour assassiner le journaliste de la Radio-Télé Caraïbes, Jean Monard Metellus, ébruitée par le gouvernement dans un communiqué du ministère de la justice.
Il s’agit, pour le Mopod, de « dénoncer toutes les manœuvres et les tractations du pouvoir exécutif, les diverses pièces de théâtre qu’ils fomentent contre l’opposition politique », indique Delpé.
« Une tentative est en cours pour fermer les radios communautaires dans le Sud, plus particulièrement la radio communautaire Télé Caramel », ajoute Delpé, rappelant la bastonnade du journaliste de la Radio-Télé Kiskeya, Rodrigue Lalanne, ainsi que la sommation adressée à la journaliste Liliane Pierre Paul de la même station par le juge Lamarre Bélizaire.
« Aujourd’hui, il est très clair devant l’ampleur de la mobilisation [de l’opposition], s’il arrive quoi que ce soit à un membre de l’opposition ou de la presse, c’est le pouvoir exécutif qui sera pointé du doigt ».
Pour sa part, le docteur Junot Félix, coordonnateur du parti Action pour construire une Haïti organisée (sigle créole Akao), assimile, à une preuve d’amateurisme, le communiqué annonçant l’éventuel complot d’assassinat.
Considérant que le pouvoir exécutif prépare une grande répression, Akao l’appelle à fournir des explications sur l’éventuel assassinat du journaliste, puisqu’il détient apparemment l’information.
« L’accusation du ministère de la justice et de la sécurité publique est assez grave, puisqu’elle pointe l’opposition. Quelque part, il faut qu’il y ait une réponse proportionnelle afin d’obtenir des explications formelles par rapport à ces allégations », tempête Junot Felix d’Akao.
Le parti politique Akao condamne, avec la plus grande véhémence, la tendance du gouvernement qui semblerait agit comme un organisme de droits humains, alors qu’il a pour devoir de sévir.
Le communiqué du ministère de la justice ne cesse point de provoquer des remous.
Le journaliste Jean Monard Metellus, visé directement dans le communiqué, a déclare ne pas vouloir entrer dans « le jeu » de quiconque. [jep kft rc apr 23/10/2013 8:50]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article15341#.Umf_DTBBkro