Le MOPOD pose ses conditions pour rencontrer Martelly

Le MOPOD pose ses conditions pour rencontrer Martelly
Le Nouvelliste | Publi le :19 septembre 2013
 Bertrand Mercéus
Alors que le président de la République, Joseph Michel Martelly, rencontre divers leaders politiques pour discuter notamment des prochaines élections et du Parlement, le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique qualifie cette initiative de manoeuvre et de confusion politique. Le MOPOD pose même ses conditions avant d’accepter de rencontrer le chef de l’Etat…
Des membres du comité de pilotage du MOPOD
 mopod

Des dirigeants du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (MOPOD), dont Turneb Delpé, Jean André Victor, Marie-Denise Claude, Gérard Evans Beaubrun et Jean-Louis Serge ont fait savoir que plusieurs d’entre eux ont été contactés par des proches du président de la République pour une rencontre avec le chef de l’Etat. Tout en qualifiant l’initiative de « manoeuvre et de confusion politique », ils ont indiqué que le comité de pilotage du mouvement a décidé de ne pas fermer la porte du dialogue mais plutôt d’envisager cette éventualité dans un cadre collectif et non individuel. A cette fin et en vue de juger de la bonne foi du président à établir un vrai climat de dialogue pour faire avancer le pays sur la voie du progrès et de la démocratie, ils ont, au cours d’un point de presse jeudi à Turgeau,  avancé sept conditions.
Elles  sont déjà connues de tous et font d’ailleurs partie des principales revendications du MOPOD.  Il s’agit d’emblée de la libération des prisonniers politiques, en particulier des frères Enold et Josué Florestal et de Jean Robert Vincent ainsi que du retrait du mandat d’amener et de l’ordre d’interdiction de départ émis contre Me André Michel. Le MOPOD demande également au président Martelly de s’engager à respecter le droit de l’opposition, des autres secteurs de la société civile organisée et du peuple haïtien en général à manifester sur la voie publique pour exprimer son désaccord sur la gestion de la chose publique.
En outre, le mouvement politique exige du premier mandataire de la nation des excuses publiques pour des propos désobligeants tenus à l’endroit des leaders de l’opposition. On veut aussi que le président Martelly s’engage à se séparer de proches partisans dénoncés par la clameur publique pour leur implication dans le trafic de stupéfiants.
De plus, le MOPOD demande au président de reconnaître publiquement que la réunion, supposément tenue avec le juge Jean Serge Joseph au cabinet de Me Louis Gary Lissade sur le dossier de corruption présumée impliquant des membres de la famille présidentielle, a été un abus de pouvoir et qu’il promet de ne plus continuer sur cette voie.
Comme autre condition posée par le MOPOD pour rencontrer le leader du « Mouvman Tèt Kale » figure le retrait de l’ordonnance « gracieuse » prise par le doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, Me Raymond Jean Michel, contre Radio Kiskeya et la journaliste Liliane Pierre-Paul dans l’affaire opposant le juge Lamarre Bélizaire et le Barreau de l’ordre des avocats de Port-au-Prince. Selon le MOPOD, cette décision constitue une grave atteinte à la liberté d’expression et il faut que le président publie sans délai la loi sur les partis politiques déjà adoptée par le Parlement.
« L’assemblée générale extraordinaire du MOPOD convoquée à cette fin mercredi a entériné à l’unanimité cette position du comité de pilotage, a déclaré Marie-Denise Claude du Parti démocrate chrétien haïtien (PDCH). « Est-ce que le mouvement a des problèmes avec les leaders qui ont déjà rencontré le président… ? », a interrogé un journaliste. « Il s’agit d’un point de presse, ont répondu en choeur les membres du MOPOD. Nous donnerons prochainement une conférence de presse sur la question ! »
Bertrand Mercéus