Le renvoi de 4 policiers protestataires, « une grave atteinte » à la liberté syndicale en Haïti,

Droits humains : Le renvoi de 4 policiers protestataires, « une grave atteinte » à la liberté syndicale en Haïti, déplore l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen

vendredi 6 mars 2020

P-au-P, 05 mars 2020 [AlterPresse] — La décision de révoquer 4 policiers nationaux protestataires constitue « une grave atteinte » à la liberté syndicale en Haïti, estime l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc), dans un communiqué transmis à l’agence en ligne AlterPresse.

Les policiers nationaux protestataires, renvoyés, le mardi 18 février 2020, par la direction générale de la Police nationale d’Haïti (Pnh), sont Yanick Joseph, agente II et coordonnatrice du syndicat de la Pnh, Jean Elder Lundi, inspecteur principal, Alberson Gros Nègre, agent II et Gédéon Mombrun, agent II.

Un des policiers protestataires a déjà acquis plus de 25 ans de carrière, au sein de l’institution policière, fait savoir l’Opc.

La décision de renvoyer ces policiers est survenue « dans un contexte particulier, où la formation du syndicat a été au cœur des principales revendications légitimes des policiers », relève l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen.

Cette disposition de la direction générale de la Police nationale d’Haïti (Pnh) mettant fin à leurs services, de manière arbitraire, est contestée par ces policiers, rappelle l’Opc.

Les policiers nationaux révoqués figurent au nombre de celles et ceux, qui ont entamé des mouvements de protestations, pour réclamer la reconnaissance de leur droit à la liberté syndicale, visant à garantir de meilleurs traitements au profit de tous les fonctionnaires de police, fait remarquer l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen.

L’institution rappelle combien la liberté syndicale est consacrée « par la Constitution de 1987, en son article 35.3, aux dispositions de la convention # 87 de l’Organisation internationale du travail (Oit) et (par) bien d’autres instruments internationaux, ratifiés en Haïti, notamment par la convention ».

Une Commission ad hoc de facilitation et de dialogue, créée par la direction générale de la Police nationale d’Haïti (Pnh), s’est réunie, le jeudi 27 février 2020, au local de l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc), avec les avocats des policiers syndiqués, autour de leurs revendications, consistant en la reconnaissance de leur syndicat et en leur réintégration dans l’institution policière.

D’autres séances de discussions se sont poursuivies, de manière séparée, avec les parties prenantes.

Ces négociations, en vue de chercher une issue aux problèmes, auxquels sont confrontés les policières nationales et les policiers nationaux, ont été entreprises entre les concernés, suite notamment aux mobilisations policières, enclenchées le dimanche 23 février 2020 pour exiger, entre autres, de meilleures conditions de travail.

Ces mouvements ont fait, à Port-au-Prince, 3 personnes mortes (un policier national, un militaire de l’arm ée de Jovenel Moïse et un civil), une dizaine d’autres blessées, dont des policiers nationaux, pour la plupart, et des dégâts matériels. [emb rc apr 05/03/2020 16:55]

https://www.alterpresse.org/spip.php?article25326#.XmHd1WhKjIU

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