Les dominicains jouissent-ils de notre Palito de Coco (haitiano) aux dépens de l’auteur?

Wednesday, October 23, 2013

Par:Herve Gilbert herve.gilbert@gmail.co

 

 

Dubay1
Roman Dorléan alias Rumai

 

Une de mes amies haitiennes  vivant à Miami me faisait part au cours d’un  entretien téléphonique de sa grande préoccupation relative à une autre violation de droits  à l’endroit d’un de nos compatriotes vivant en République Dominicaine.  Ce compatriote est apparemment confronté à ce qu’on qualifierait comme  une usurpation de ses droits d’auteur à propos d’une musique qu’il a composée et ayant pour titre Palito de Coco. Allant droit au but, l’amie m’a raconté l’histoire de Palito de Coco, cette chanson en République dominicaine qui défraie la chronique et qui a tourné “viral” dans le monde latino, chanson composée par une jeune haitien de condition sociale modeste résidant à Saint Domingue pas longtemps de cela, et qui s’est vu déposséder de son œuvre musicale. Sans trop tarder , nous nous sommes mis à la recherche de cette information en décortiquant certaines sources médiatiques espagnoles et dominicaines.

palito de coco
Nous avons alors effectivement répéré ce jeune Haïtien en Dominicanie où il a composé une chanson genre mambo afin d’attirer les gens vers ses bâtons de noix de coco (Palitos de coco) qu’il vendait dans les rues. Cette chanson avec son rythme –le komba (un mambo haitien) a vite remporté un vif succès en République Dominicaine, devenant ainsi un “hit”  en ce pays où les médias  radiophoniques et télévisés dominicains ont  repris la chanson, inventé des chorégraphies, tout celà sans que l’auteur principal ne le sache, ni n’en a tiré un centime de bénéfices.
Ce  marchand ambulant du nom de Roman Dorléan mieux connu sous le nom de Rumai, agé de 32 ans, a pu capter l’attention du public dominicain avec cet air musical qui court à travers le pays sur toutes les lèvres et est devenu ainsi très populaire. Ce jeune homme de condition sociale très modeste, après avoir payé près de 70 euros pour passer la frontière, est devenu comme Le Chat botté en Dominicanie ou la poule aux oeufs d’or, son œuvre connaîssant une diffusion fulgurante, au point d’inspirer d’autres groupes musicaux à  interpréter son tube.

Entre-temps d’autres individus ont reproduit sa chanson sur vidéo distribuée et affichée sur le réseau social Youtube à l’insu de Dorléan qui ne tire non plus aucun profit venant de toutes les publicités de Youtube. La vidéo de la chanson est vue déjà par plus de 750 000 visiteurs dans le monde entier! Ces fameux bâtons ou sucettes de noix de coco râpée ont aussi connu une publicité énorme et sont répandus partout dans le pays.

Ce mambo, par la suite, a été plagié par l’un des groupes Musicaux dominicains de Wilmer Manuel qui l’a tout de suite filmé avec une belle chorégraphie dérivant de la composition de cet artiste haïtien nouvellement né et la nouvelle version chorégraphique se joue partout et est devenue un hit à la Télé. Autres groupes musicaux  l’ont subtilisé en le postant sur Youtube avec d’autres arrangements musicaux sans tenir compte de ce petit démarcheur de rues …
L’un des groupes musicaux dominicains ayant subtilisé le Palito de coco

 

 

Le Palito de coco commence à se répandre au delà des frontières dominicaines et est devenu aussi une danse dont des centaines de gens de par le monde commencent à s’accaparer.

A un moment où la cour constitutionnelle de la République dominicaine a rendu tous les Haitiens vivant sur le territoire dominicain depuis 1929 comme des apatrides, utilisant une loi discriminatoire contre eux, laquelle loi refuse aussi la nationalité dominicaine à des milliers d’haitiens nés en terre dominicaine depuis 1929, voilà que maintenant des citoyens dominicains cherchent à s’accaparer de l’œuvre musicale d’un marchand Haitien ambulant  afin d’en tirer profit sans même penser à lui reconnaitre aucun droit d’auteur et lui donner ainsi le crédit qu’il mérite. Alors que Roman Dorméan est devenu pour des centaines d’autres une vedette instantanée.
Nous tirons ici la sonnette d’alarme en vue d’attirer l’attention de notre Président Michel Martelly  pour qu’il intervienne en faveur de ce compatriote, ne fût-ce que pour mettre à la disposition de ce dernier des avocats susceptibles de stopper le vol musical et artistique dont il est victime.  Haiti a eu pour la première fois un musicien président qui a su gagner de l’argent avec  de la musique et qui connait aussi l’importance d’une œuvre musicale. La musique tout comme le sport et la peinture  est  très rentable partout où l’on passe, mais elle  est protégée aussi par des lois internationales. De nos jours , on ne peut se permettre de voler ou plagier le travail et l’œuvre de quelqu’un sans payer les conséquences .Nous invitons aussi le ministère de la Culture de notre pays à se pencher sur ce dossier afin d’aider ce compatriote à entrer en  pleine possession  de ses droits d’auteur.

Par:Herve Gilbert herve.gilbert@gmail.com

http://haiticonnexion-culture.blogspot.com/2013/10/les-dominicains-jouissent-ils-de-notre.html