Le reprĂ©sentant dâHaĂŻti Ă lâOrganisation des Etats amĂ©ricains (OEA) a votĂ© contre le Venezuela, jeudi, lors du vote au sein du Conseil permanent sur la lĂ©gitimitĂ© du prĂ©sident Nicolas Maduro qui a prĂȘtĂ© serment le mĂȘme jour pour un deuxiĂšme mandat. Depuis la rĂ©Ă©lection de Maduro en mai 2018, les Etats-Unis utilisent toute une sĂ©rie de stratagĂšmes pour parvenir Ă lâexclusion de la RĂ©publique bolivarienne du Venezuela de lâOEA. En dĂ©pit des tractations, des consultations et des menaces brandies par le gouvernement amĂ©ricain Ă lâoccasion de lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de lâOEA Ă Washington, le 5 juin dernier, les Etats membres n’avaient pas appliquĂ© la Charte dĂ©mocratique de lâOEA contre le Venezuela.
La rĂ©union du Conseil permanent de lâorganisation hĂ©misphĂ©rique sur la lĂ©gitimitĂ© du prĂ©sident Nicolas Maduro, hier jeudi, peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme la poursuite des initiatives de Washington contre le prĂ©sident socialiste. Avec 19 voix pour, 6 contre et 8 abstentions, le gouvernement amĂ©ricain a obtenu gain de cause Ă travers lâOEA qui qualifie dâillĂ©gitime le deuxiĂšme mandat de Maduro. LâhĂ©ritier de Chavez va exercer son pouvoir dans un contexte Ă©conomique difficile marquĂ© par le chĂŽmage, lâinflation galopante et lâisolement diplomatique. Mis Ă part les sanctions amĂ©ricaines contre ce pays, lâUnion europĂ©enne dĂ©nonce Ă©galement le mandat de Maduro et nâĂ©carte pas la possibilitĂ© dâadopter des sanctions contre Caracas en cas dâatteinte aux droits de lâhomme.
En raison des liens historiques et des relations harmonieuses qui unissent HaĂŻti au Venezuela, il Ă©tait impensable de voir le pays dâAlexandre PĂ©tion voter contre celui de Simon Bolivar. A Washington, HaĂŻti sâĂ©tait abstenue en juin dernier lors de lâadoption dâune rĂ©solution contre le Venezuela en sĂ©ance de lâAssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de lâOEA. Devant les pressions et les menaces du gouvernement amĂ©ricain cette semaine, HaĂŻti a votĂ© contre le Venezuela lors de la rĂ©union, hier jeudi, du Conseil permanent de lâOEA. Lundi, lors dâune interview du ministre des Affaires Ă©trangĂšres avec notre collaborateur Robenson Geffrard sur la rĂ©union du Conseil permanent, Bocchit Edmond avait fait savoir quâHaĂŻti nâĂ©tait pas prĂȘte Ă abandonner un pays frĂšre comme le Venezuela. Jeudi, câest le contraire qui sâest produit Ă Washington, Ă lâoccasion de la rĂ©union du Conseil permanent. Le chancelier haĂŻtien Ă©tait-il sincĂšre ? Voulait-il amadouer la mission diplomatique vĂ©nĂ©zuĂ©lienne en poste Ă Port-au-Prince ? NâĂ©tait-il pas au courant des attentes du gouvernement Trump Ă HaĂŻti Ă lâoccasion de la rĂ©union dâhier ?
Il nâest un secret pour personne que lâaide du Venezuela Ă HaĂŻti de 2007 Ă nos jours nâest pas comparable Ă celle fournie par la superpuissance amĂ©ricaine Ă notre pays. En outre, de Chavez Ă Maduro, lâimage dâHaĂŻti en AmĂ©rique du Sud a Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©e et son histoire vulgarisĂ©e dans les forums internationaux. Du cĂŽtĂ© de Donald Trump, notre pays devient de plus en plus meurtri par les propos racistes de ce milliardaire qui ignore lâhistoire, la psychologie et le patrimoine immatĂ©riel des peuples qui occupent le nouveau continent.
Le choix de lâadministration MoĂŻse-CĂ©ant de rejeter le Venezuela au profit des intĂ©rĂȘts du gouvernement amĂ©ricain est-il rĂ©aliste, stratĂ©gique ou irrĂ©flĂ©chi ?
Extrait du Journal en Ligne, Le Nouvelliste, Haiti   https://lenouvelliste.com/public/index.php/article/196865/port-au-prince-abandonne-caracas
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