— Le Tribunal constitutionnel (Tc) dominicain a dĂ©cidĂ© le mardi 3 dĂ©cembre de ne pas recevoir la dĂ©lĂ©gation de la Commission interamĂ©ricaine des droits humains (Cidh) lui sollicitant une interview dans le cadre de sa mission dâune semaine en RĂ©publique Dominicaine, selon des informations diffusĂ©es par la presse Ă Santo Domingo.
La Cidh a dĂ©pĂȘchĂ© une dĂ©lĂ©gation, en RĂ©publique Dominicaine, pour enquĂȘter sur les Ă©ventuelles implications du verdict 163-13, pris le 23 septembre 2013 par ce mĂȘme Tribunal constitutionnel et rendant apatrides plus de 200 mille Dominicains dâorigine Ă©trangĂšre, dont la plupart dâascendance haĂŻtienne.
Une rencontre, dont la demande a été faite, était prévue pour le 3 décembre 2013.
Le Tc, par le biais de son prĂ©sident, le juge Milton Ray Guevara, a informĂ© la Cidh de sa dĂ©cision, par le biais dâune correspondance adressĂ©e au ministre dominicain des affaires Ă©trangĂšres.
Dans celle-ci, il soutient que la dĂ©cision prise en septembre 2013 suffit Ă elle-mĂȘme.
Le juge demande au chancelier de transmettre Ă la dĂ©lĂ©gation « lâimpossibilitĂ© quâil y a de la recevoir », dans cette missive datĂ©e du 29 novembre 2013, arguant que sa dĂ©cision est conforme Ă lâarticle 184 de la Constitution du pays qui demande de garantir la suprĂ©matie de la Constitution, la dĂ©fense de lâordre constitutionnel et la protection des droits fondamentaux.
Entre autres raisons, Ray Guevara du Tc note, dans cette lettre, la prise de position, en octobre 2013, de la Cidh affirmant ses profondes préoccupations sur la teneur de la sentence du tribunal constitutionnel de la République Dominicaine.
Pourtant, ce mĂȘme prĂ©sident de la Cour constitutionnelle a dĂ©clarĂ©, le 3 septembre 2012, que la RĂ©publique Dominicaine doit accepter la « juridiction obligatoire » de la Cour interamĂ©ricaine des droits humains.
La Commission riposte
Ce mercredi 4 dĂ©cembre 2013, la Commission a fait savoir quâelle nâest pas venue en RĂ©publique Dominicaine pour rencontrer la Cour constitutionnelle, parce que câest ce mĂȘme organisme qui a Ă©mis une sentence discriminatoire contre plus de 200,000 personnes dâascendance haĂŻtienne.
Rose Marie Belle, commissaire de la Commission, avance quâune rĂ©union nâest pas nĂ©cessaire pour Ă©tudier le jugement 169-13, expression de la xĂ©nophobie et la discrimination raciale en RĂ©publique Dominicaine.
« Nous pouvons lire et analyser la dĂ©cision prise sans les rencontrer », dit-elle, ajoutant que la situation dans les bateyes (plantations de canne-Ă -sucre) est dĂ©primante et quâelle mĂ©rite dâĂȘtre amĂ©liorĂ©e.
La commission doit prĂ©parer un rapport qui ne peut se contenter dâavancer des dĂ©tails, mais doit contribuer Ă solutionner le problĂšme en question, indique le porte-parole.
Le jeudi 5 décembre 2013, la Cidh doit rencontrer le président dominicain Danilo Medina.
La commission continue de recevoir des plaintes
La Cidh continue dâenregistrer des plaintes de personnes qui pourraient ĂȘtre affectĂ©es par la sentence du Tc, jusquâau jeudi 5 dĂ©cembre, 24 heures avant la publication prĂ©liminaire des rĂ©sultats de la mission prĂ©vue pour le vendredi 6 dĂ©cembre.
Par ailleurs, elle a dĂ©cidĂ© dâaugmenter, le 3 dĂ©cembre, la quantitĂ© de postes de rĂ©ception des plaintes et tĂ©moignages, intĂ©grant, pour ce 4 dĂ©cembre, 5 villes dominicaines, dont San Pedro de Marcoris, La Romana (Est) et Dajabon (Nord).
La Cidh a dĂ©jĂ reçu, en deux jours, plus de deux mille plaintes de Dominicaines et Dominicains dâascendance haĂŻtienne, mobilisĂ©s pour la circonstance.
Alter Presse.,   http://www.alterpresse.org/spip.php?article15605#.UqB9mOl3s5s
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