Selon Joseph Lambert
« Le président Martelly doit être le plus sage de tous les sages »
Le Nouvelliste | Publi le :25 octobre 2013
Valéry Daudier vdaudier@lenouvelliste.com
« L’heure a sonné pour que définitivement – avec ou sans Religions pour la paix – le président de la République, chef de l’Etat, prenne position et donne au pays l’orientation démocratique que la Constitution lui confère », a déclaré jeudi le conseiller spécial de Michel Martelly, Joseph Lambert. L’ex sénateur souligne cependant que la volonté des parlementaires n’est pas de dialoguer, mais de renverser le pouvoir.
Le pays val mal politiquement avec des dossiers importants (organisation d’élections, problème de budget, mandat des sénateurs, question de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif…) qui restent pendants. L’affaire Me André Michel ne fait qu’empirer la situation. Malgré l’imbroglio politique, l’ancien sénateur du Sud-Est, recasé au palais national, Joseph Lambert, ne donne pas une mauvaise note au chef de l’Etat pour la gestion du pays. « Le président gère le pays suffisamment bien », a-t-il estimé jeudi à l’émission Panel Magik sur radio Magik 9.
Pour Joseph Lambert, si le dialogue tant prôné par le pouvoir pour sortir le pays de l’impasse n’est toujours pas possible, le président de la République n’est pas responsable. « J’ai été souvent en mission officieuse auprès des parlementaires, dit-il. Le message était clair : dialogue, compromis. Quand le chef de l’Etat a rencontré un groupe de parlementaires, le message a été le même. Le président de la République est très disposé à rencontrer Religions pour la paix pour discuter de tout, contrairement aux parlementaires. »
« Pour moi, la volonté des parlementaires n’est pas de dialoguer, de trouver un terrain d’entente sur les grands problèmes de l’heure, a poursuivi le natif du Sud-Est, amer contre certains de ses anciens collègues au Sénat. Leur volonté est de saper les bases du gouvernement constitutionnel et d’arriver par quels que soient les moyens à renverser le pouvoir, ou pour certains groupes, à récupérer le pouvoir.
» Pour celui qui veut toujours clarifier, préciser, expliquer, désamorcer…quand ça ne va plus, le chef de l’Etat doit s’adresser à la nation. En tant que garant de la bonne marche des institutions, Michel Martelly doit aller vers la sagesse. « Le président doit être le plus sage de tous les sages, a soutenu Joseph Lambert. C’est son droit et surtout son devoir. »
« L’heure a sonné pour que définitivement – avec ou sans Religions pour la paix – le président, chef de l’Etat, prenne position et donne au pays l’orientation démocratique que la Constitution lui confère, a indiqué l’ancien sénateur. De toute façon, le président doit dire quelque chose à la population, s’adresser à la nation. Le président a une responsabilité, et c’est justement sa responsabilité », a ajouté Joseph Lambert qui commentait l’arrestation – ou interpellation selon le chef du parquet de Port-au-Prince – de l’avocat André Michel, farouche opposant au pouvoir.
« Me André Michel a purement et simplement été enlevé par des parlementaires pour le mettre en sécurité », a fulminé Joseph Lambert qui, sans surprise, va dans le même sens que le gouvernement. Selon lui, s’il y a cette “forte intrusion” du pouvoir législatif dans le judiciaire, on est en période d’anarchie. « J’allais prendre la défense de Me André Michel si effectivement il s’agissait d’une arrestation parce que ç’aurait été illégal », prétend Joseph Lambert, qui considère également l’avocat comme un fugitif avec la complicité du Parlement. L’ancien sénateur reconnaît toutefois que le dossier n’est pas que juridique mais aussi politique. Cependant, il croit que Me André Michel doit se mettre à la disposition de la justice. « Quoique j’aie été parlementaire, je répondais souvent aux questions de la justice, se félicite Joseph Lambert. Je n’utilisais pas mon costume d’immunité pour y échapper. Le cas André Michel est un cas comme n’importe lequel, comme le cas Lambert », a lâché le sénateur Lambert sur Magik 9.
Valéry Daudier vdaudier@lenouvelliste.com
