Ouvrir une bouteille n’est pas compliquĂ© si on possède le tire-bouchon adĂ©quat. On coupera la collerette sous le goulot pour que le vin ne soit pas en contact avec le mĂ©tal au moment du service.
Le service
Préparer un vin
DĂ©boucher une bouteille n’a rien de compliquĂ© si l’on possède le tire-bouchon adĂ©quat. On sera simplement attentif Ă couper la collerette sous le niveau du goulot pour que le vin ne soit pas en contact avec le mĂ©tal au moment du service. On conseille parfois d’ouvrir les bouteilles quelques heures avant de les servir pour “aĂ©rer” les jeunes vins. Mais dans une bouteille, la surface de contactentre l’air et le vin est de 1 ou 2 cm², ce qui est bien trop faible pour aĂ©rer les 75 cl de liquide se trouvant en dessous. Pour aĂ©rer un vin, il faut le transvaser de la bouteille dans une carafe.
Déboucher
Les premiers tire-bouchons datent de la fin du XVIII ème lorsque l’usage du bouchon de liège s’est rĂ©pandu. Le modèle classique possède une lame en spirale, ou “queue de cochon”. Au limonadier, dont le pas de vis est trop court pour des bouchons longs, on prĂ©fĂ©rera les modèles pourvus d’un double cran sur le levier, ce qui facilite grandement le travail. La palme de la facilitĂ© d’emploi revient probablement aux tire-bouchons de marque “Screwpull”, dont la longue hĂ©lice en tĂ©flon permet l’extraction du bouchon d’un mouvement facile et continu. Dans les vieux vins, le bouchon peut se dĂ©sagrĂ©ger au moment de l’ouverture : les tire-bouchon Ă lames (tourne-bouchon ou bi-lame) permettent de rĂ©soudre le problème (une fois que l’on a pris le coup de main).
Carafer un vin : Pourquoi, comment ?
D’abord par choix esthĂ©tique, si l’on aime l’objet, ensuite par souci pratique car un carafage peut aider certains vins Ă se montrer sous leur meilleur jour.
Carafer les vieux vins
Dans certains vins de 15 ans et plus des dĂ©pĂ´ts se forment au fond de la bouteille. Si le dĂ©pĂ´t est lĂ©ger c’est peu gĂŞnant mais il peut parfois ĂŞtre consĂ©quent et troubler le vin. Pour Ă©viter ce dĂ©sagrĂ©ment il faut sĂ©parer la partie solide de la partie liquide. Pour cela procĂ©dez comme suit : laissez reposer le flacon le temps que le dĂ©pĂ´t se tasse au fond de la bouteille. Puis, juste avant le service (les vieux vins sont fragiles), ouvrez la bouteille et versez le vin d’un seul mouvement, lent et continu, dans la carafe jusqu’Ă ce que le dĂ©pĂ´t apparaisse dans le col de la bouteille.
Aérer les jeunes vins
Certains jeunes vins sont dits “fermĂ©s”, c’est Ă dire peu expressifs du point de vue de leurs arĂ´mes. D’autres peuvent, Ă certains stades, dĂ©velopper des odeurs peu agrĂ©ables (phĂ©nomène de rĂ©duction) mais fugaces qu’il s’agit de dissiper. Passer le vin en carafe va produire l’effet d’exposer tout le contenu du flacon Ă l’air et accĂ©lĂ©rer le dĂ©gagement ou l’Ă©claircissement des arĂ´mes.
Température
S’il y a bien une chose fondamentale s’agissant du service du vin, c’est la tempĂ©rature car un mĂŞme vin peut se dĂ©guster de façon presque opposĂ©e en fonction de sa tempĂ©rature de service. Servez un (bon) jeune haut-mĂ©doc Ă 10°, il vous paraĂ®tra dur, acide et assĂ©chant, tandis qu’un meursault blanc, servi Ă 16°, vous laissera une dĂ©sagrĂ©able sensation de lourdeur et de chaleur. Le froid tend Ă paralyser l’expression des arĂ´mes et Ă durcir les tanins tandis que le chaud accentuera l’impression d’alcool, au dĂ©triment de l’Ă©quilibre du vin et des arĂ´mes plus fins.
Oublions aussi les champagnes “frappĂ©s”, les blancs “glacĂ©s” et les rouges “chambrĂ©s” pour ne retenir que quelques règles simples :
- Vins rouges : entre 14 et 17 degrés; les rouges légers et fruités plutôt dans le bas de cette fourchette.
- Vins rouges mutés (type porto) : entre 12 et 15 degrés, les vins tanniques devant être servis autour de 15°C.
- Vins rosés : entre 10 et 12 degrés.
- Vins blancs : entre 8 et 13 degrés, les vins les plus légers acceptant une température plus basse que les blancs les plus puissants.
- Vins mousseux : 7 à 11 degrés.
- Vins liquoreux blancs : 9 à 12 degrés.
Dans le doute, et quel que soit le vin, mieux veut se rĂ©soudre Ă servir un vin trop frais que trop chaud parce qu’un vin se rĂ©chauffe rapidement dans le verre.
Rafraîchir le vin
Le seau est l’objet de base pour rafraĂ®chir vos vins : on le remplit d’eau fraĂ®che au tiers, on y plonge des glaçons et on attend que le vin se refroidisse (compter une quinzaine de minutes si l’eau recouvre bien la bouteille). Alternative au seau, le “rafraĂ®chisseur” est en fait une sorte de corset rempli de glace que l’on fixe autour de la bouteille afin de maintenir le vin au frais. Il est bien plus pratique que le seau dans le cas de pique-niques par exemple. Dans le mĂŞme esprit il existe des briques Ă vin, en terre cuite : on plonge la bouteille dans la brique que l’on aura prĂ©alablement aspergĂ©e d’eau froide. Par le jeu des Ă©changes thermiques, le vin restera frais tout au long du repas.
Les verres
Petite histoire du verre
Pendant des siècles, on a bu les vins dans des contenants en bois, en terre, en mĂ©tal ou en argent, qu’il s’agisse de coupelles, de coupes ou de gobelets. A Rome on utilisait parfois des sortes de timbales en verre mais cet usage s’est perdu jusqu’au Moyen-Age. A partir du XIII ème siècle, Venise, grâce Ă ses liens avec l’Orient, acquiert un savoir-faire nouveau en matière de verrerie. Les premiers modèles sont des coupes très dĂ©corĂ©es, souvent munies d’un couvercle, qui en font des objets de luxe. Vers 1570 apparaĂ®t le modèle standard constituĂ© d’un calice large et profond montĂ© sur un pied Ă balustre. Cette forme s’affinera avec le temps pour devenir plus Ă©troite et haute avec de nombreuses dĂ©corations. A la fin du XVIII ème siècle, la BohĂŞme supplante Venise au sommet de la hiĂ©rarchie avec des verres plus Ă©pais fabriquĂ©s Ă partir de la chaux de potasse. Puis on dĂ©couvre en Angleterre le principe de fabrication du cristal (du verre Ă l’oxyde de plomb) qui permet de produire des verres plus sombres en couleur, plus Ă©pais, plus lourds et plus solides. Avec la crĂ©ation des grandes cristalleries au XVIII ème siècle, le verre devient un objet plus usuel mais il faut attendre encore un siècle et l’apparition des premiers moules et de la technique du pressage pour qu’il se dĂ©mocratise rĂ©ellement.
Choisir ses verres
DĂ©guster un vin dans un verre richement dĂ©corĂ© est sans doute un plaisir pour les yeux mais souvent un handicap pour le vin. Il peut exister des verres qui combinent les deux mais, en la matière, le trop est souvent l’ennemi du bien. Les fabricants rivalisent d’imagination pour inventer des formes assez Ă©purĂ©es, Ă©lĂ©gantes, rĂ©pondant aux exigences de la dĂ©gustation et le choix est plĂ©thorique. Aux modèles rĂ©gionaux (flĂ»te, verre alsacien, bourguignon, bordelais, etc…), sont venus s’ajouter des modèles spĂ©cialement adaptĂ©s aux diffĂ©rents types et styles de vin (par type, par couleur, par cĂ©page…). MĂŞme si votre cave est particulièrement variĂ©e, inutile cependant d’entasser des collections entières qui sont en plus très difficiles Ă stocker chez soi. On doit pouvoir faire plus simple. Pour bien choisir un verre, revenons Ă quelques “fondamentaux”. Le verre doit ĂŞtre sobre, transparent pour mettre la couleur du vin en valeur, il doit possĂ©der un pied suffisamment long pour que la main ne rĂ©chauffe pas le vin et un calice assez haut (pas en forme de ballon) et lĂ©gèrement resserrĂ© vers le haut pour concentrer les arĂ´mes du vin.
Le verre INAO
La plupart des verres Ă vin produits par les principaux fabricants rĂ©pondent Ă ces exigences. L’idĂ©e selon laquelle la forme doit ĂŞtre adaptĂ©e au caractère du vin n’est pas fausse mais beaucoup de modèles permettent de dĂ©guster tous les types et styles de vin de façon très satisfaisante. Le modèle INAO a un peu vieilli et on peut lui reprocher sa petite taille mais il reste très polyvalent et sa forme reste idĂ©ale : un pied assez allongĂ©, surmontĂ© d’un calice de forme ovoĂŻde, en “tulipe”, resserrĂ© au buvant. Beaucoup de modèles actuels s’en sont inspirĂ©s dans des formats plus grands.
Quelques variétés régionales
- Le modèle bourguignon : Le modèle bourguignon possède un pied plus court que son homologue bordelais. Le calice est plus large, plus ventru, et se resserre légèrement vers le haut.
- Le modèle bordelais : le verre dit bordelais ressemble dans les grandes lignes au verre INAO mais son pied est plus long et le calice est plus ouvert dans sa partie supérieure.
- La flĂ»te : Elle est adaptĂ©e aux vins mousseux en gĂ©nĂ©ral. Longiligne, son pied est surmontĂ© d’un calice très Ă©tirĂ© qui peut ĂŞtre droit, lĂ©gèrement resserrĂ© ou Ă©vasĂ©. Satisfaisante sur le plan de l’expression des arĂ´mes, elle met en valeur les fameuses bulles qui s’Ă©tirent en cordon sur toute la hauteur du verre. Proscrivez en tout cas la coupe, difficile Ă manipuler et qui fait fuir les arĂ´mes.
- Le modèle alsacien : Son calice refermĂ©, malgrĂ© sa petite taille, capte bien les arĂ´mes des vins d’Alsace. Son long pied de couleur verte ne gĂŞne pas l’observation de la couleur du vin.
L’ordre du service des vins
La question se pose lorsque plusieurs vins sont servis au cours d’un mĂŞme repas ou d’une dĂ©gustation. Faut-il privilĂ©gier un ordre de service “logique” ou l’alliance idĂ©ale avec chaque mets ? Pour Ă©viter ce genre de dilemme, mieux vaut d’abord choisir ses vins, et ensuite imaginer les plats qui les accompagneront. Si l’ordre des vins Ă table est d’abord commandĂ© par les types de mets proposĂ©s, il faut respecter quelques règles qui Ă©viteront que les vins entrent en conflit les uns avec les autres.
Les plus lĂ©gers avant les plus puissants : D’une manière gĂ©nĂ©rale, il vaut mieux aller crescendo en terme d’intensitĂ© des sensations. En dehors de certaines associations classiques (comme foie gras et liquoreux en dĂ©but de repas), on servira d’abord les blancs secs, puis les rouges et enfin les liquoreux. S’il s’agit de vins de mĂŞme type, des rouges par exemple, on applique le mĂŞme principe : un rouge lĂ©ger avant un rouge structurĂ© pour que le premier ne pâtisse pas de la puissance du second.
Les vieux avant les jeunes : une règle qui n’est pas partagĂ©e par tous mais qui dĂ©coule de la prĂ©cĂ©dente car un vĂ©nĂ©rable bordeaux Ă maturitĂ© aura bien du mal Ă exister après un jeune pauillac puissant et tannique.
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