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Haïti-Rép. Dominicaine : Une responsabilité partagée dans le crime (2 de 3)
mardi 15 octobre 2013
Soumis à AlterPresse le 15 octobre 2013
Cet article comporte trois parties.
Une responsabilité partagée dans le crime (1 de 3)
Une responsabilité partagée dans le crime (2 de 3)
Une responsabilité partagée dans le crime (3 de 3)
Les deux premières traitent des responsabilités dominicaines dans la crise actuelle, qui affecte théoriquement tous les Dominicains d’origine étrangère, mais en réalité seulement ceux d’origine haïtienne.
La troisième met à nu les responsabilités haïtiennes dans la perpétuation des causes profondes de l’exode haïtien et de l’image peu reluisante que les étrangers se font, en général, du pays et de l’Haïtien.
Une île pour deux
Les contradictions du refus du pluralisme identitaire, de la diversité culturelle et du multiculturalisme ne sont pas limitées à la République Dominicaine (R.D.).
Avant même l’apartheid en Afrique du Sud, le gouvernement sud-africain avait inventé la catégorie « Blanc d’honneur » (honorary white) pour désigner les Japonais qu’il voulait attirer chez eux. Ces derniers ont joui de ce statut et ont intériorisé ces normes jusqu’à la fin de l’apartheid.
Ils ont accepté cette duperie, tout comme la minorité coréenne au Japon subit une discrimination des plus systématiques malgré ses efforts d’assimilation à la culture nipponne. En effet, le demi-million de Zainichi, les Japonais d’origine coréenne, vit dans un suspense permanent, depuis que la Cour suprême du Japon a déclaré que les Japonais d’origine coréenne sont des étrangers et n’ont pas certains droits [1].
Chung Hyang Gyun, une japonaise d’origine coréenne de 55 ans, a attendu dix ans avant de voir tomber ce verdict discriminatoire. Elle continue de se battre entre un désir d’identification aux Japonais et l’autoduperie collective [2] de son environnement, avec tout ce que cela comporte de sentiment d’infériorité.
La tragédie des Dominicains d’origine haïtienne en République Dominicaine (R.D.) ressemble beaucoup à celle-ci.
Et même quand les autorités japonaises ont décidé d’accorder aux Coréens le droit de solliciter la citoyenneté japonaise, ils ne sont pas admissibles à certains privilèges. Retournant en Corée, ces citoyens se retrouvent dans une situation comparable à celle des expatriés haïtiens qui, retournant vivre dans leur pays, découvrent qu’ils sont des citoyens de seconde zone. On leur refuse bien des droits reconnus aux citoyens qui n’ont jamais quitté le pays.
Dans deux numéros de la revue dominicaine Rumbo , qui ont paru les 18 et 25 janvier 1999, l’historien dominicain Frank Moya Pons a fait un relevé, par ordre alphabétique, de 165 familles dominicaines d’origine haïtienne, dont les noms de famille ont été « dominicanisés » afin de masquer leur ascendance.
Si certains le font par prudence, parfois pour de bonnes raisons, surtout après le massacre des Haïtiens de 1937, d’autres n’y vont pas de main morte pour se « dominicaniser » le plus rapidement possible.
Il s’agit d’éviter l’extranéité par une assimilation totale, une absorption, qui permet de jouir de tous ses droits comme être humain.
La « dominicanisation » du patronyme permet d’afficher son appartenance et ses racines hispaniques. Ainsi, maximise-t-on ses chances de ne pas être pris pour un Haïtien ou un Dominicain d’origine haïtienne.
Cette forme d’anticipation a pour objectif de se protéger contre une conception dominante dans la Cité et de ne pas faire l’objet d’expulsion et de « rapatriement » forcé, comme cela est arrivé encore à William Medina Ferreras, un dominicain noir de souche.
Ce dernier a expliqué à la Commission Interaméricaine des Droits Humains (CIDH) – siégeant à Mexico le 8 octobre 2013 – comment il a été arrêté et expulsé en Haïti en 1990. Les policiers lui ont dit « Tu es de couleur noire, donc tu es aussi Haïtien » [3].
Comme l’explique Hannah Arendt, « …l’État-nation ne saurait exister une fois que son principe d’égalité devant la loi a cédé. Sans cette égalité juridique, qui avait été prévue à l’origine pour remplacer les lois et l’ordre de l’ancienne société féodale, la nation se dissout en une masse anarchique d’individus sur – et sous privilégiés. Les lois, qui ne sont pas égales pour tous, constituent des droits et des privilèges, ce qui est en contradiction avec la nature même des États-nations [4]. »
Des milliers de Dominicains à la peau noire en font l’expérience quotidienne de cette contradiction fondamentale, une dérive créée par la montée en puissance du discours anti-haïtien structurant les représentations collectives.
En plus de s’attaquer au mythe de l’hispanité dominicaine, qui refuse de reconnaître l’empreinte haïtienne presque indélébile, Frank Moya Pons s’en prend directement à cette impasse récurrente que constitue l’anti-haitianisme en République Dominicaine (R.D.).
Ce courant idéologique, qu’on ne saurait sous-estimer, diffuse ses idées à travers la société et influence autant les partis politiques que les milieux intellectuels, qui sont intimidés, sinon, parfois, paralysés par leur véhémence.
À ce propos, Frank Moya Pons écrit :
« L’anti-haitianisme fervent de nombreux Dominicains leur fait oublier les liens de sang qui unissent de nombreux habitants des deux côtés de l’île, et a contribué à la dissimulation d’un fait facilement vérifiable [5]. »
Les peuples des deux pays se sont toujours montrés plus forts que les racistes de part et d’autre de la frontière. La mouvance globale demeure celle d’une île pour les deux peuples qui y vivent. C’est ce que dessinent autant le commerce dans les marchés transfrontaliers que les accords politique entre les dirigeants des deux pays. Les échanges de bons procédés entre les deux gouvernements dans le cadre du commerce des braceros, n’empêchent pas des perturbations quand au montant des pots-de-vin négociés chaque année. Et quand la partie dominicaine refuse de casquer si le montant réclamé est trop élevé, le gouvernement haïtien se rebiffe en mettant en avant l’absence de garantie des droits des coupeurs de canne.
Alors, la partie dominicaine a les bras assez longs pour procéder au recrutement des braceros sans le consentement de la partie haïtienne.
Gérard Jolibois livre une partie de ce mystère en écrivant :
« à la suite du refus du Gouvernement du président Jean-Claude Duvalier de signer une Convention de Travail, qui ne garantissait pas suffisamment la protection de nos coupeurs de canne, Balaguer donna des ordres bizarres aux officiers de l’armée dominicaine cantonnés le long de nos frontières. En un mois, ceux-ci firent traverser illégalement et nuitamment en R.D. environ 15 000 travailleurs haïtiens contractés sans aucune garantie de Sécurité Sociale dans le Nord-Est, le Centre, l’Ouest et le Sud-Est de la République d’Haïti [6]. » Cette décision catégorique de Balaguer, en 1978, indique la force des services secrets dominicains sur le territoire haïtien. Leur capacité dépasserait celles des Américains.
La décision de Balaguer a d’autant plus d’éclat qu’il avait bénéficié de l’appui financier et logistique de François Duvalier aux élections de 1966 contre Juan Bosch.
La béquille haïtienne sera aussi utilisée par Balaguer aux élections de 1970 et de 1974.
Comme l’écrit Gérard Jolibois dans Le Nouvelliste [7], « Le Dr. Balaguer aurait-il pu, d’ailleurs, réussir en juin 1966, sans le Dr. Duvalier qui, à la suite de conversations poursuivies à l’Ambassade d’Haïti à Washington (André Théard nous y représentait alors), fournit au candidat dominicain une douzaine de jeeps, une somme importante et fit voter, en sa faveur, plusieurs milliers d’Haïtiens, lui permettant de battre Juan Bosch par 3 votes contre 2. »
Au fait, l’aide de Duvalier à Balaguer est antécédente à cette période. Dès janvier 1962, quand Balaguer était en exil à Puerto Rico, Duvalier demanda à son lobbyiste américain Irving Davidson – qui était de passage à Port-au-Prince – d’aller immédiatement, à San Juan, faire quelque chose pour Balaguer.
Ainsi Davidson se mit-il au travail pour ce dernier et arrangea-t-il des contacts pour lui avec la mafia de New Orleans, où il comptait se rendre en exil [8].
Duvalier se devait, par la suite, s’assurer que les braceros haïtiens – travaillant dans les provinces orientales de La Romana, d’Altagracia de Macoris, d’El Seibo et Valverde – votent pour Balaguer.
Ce ne fut pas l’unique occasion d’interférence d’un président haïtien dans la politique dominicaine.
« Juan Bosch, ancien favori de Trujillo, l’un des chefs des Dominicains en exil, reçut, en 1944, 25 000 dollars du Président d’Haiti Élie Lescot, pour renverser Trujillo. Bosch ne fit rien. À sa chute, en 1946, Lescot réclama son argent à Bosch. Mais celui-ci – qui était alors le bras droit du Président cubain Grau San Martin – n’offrit que des armes à Lescot, puis s’empressa de le dénoncer illico au Chargé d’Affaires d’Haïti à la Havane.
Notons que Lescot avait dû hypothéquer sa propriété personnelle du Manoir des Lauriers pour obtenir cette valeur [9]. »
Ces entorses évidentes à la démocratie n’ont pas tortillé les esprits des deux côtés de la frontière.
La politique du ventre fonctionne à plein rendement, d’un côté comme de l’autre. Les uns tiennent les autres par la barbichette, dans un continuum où les protagonistes se neutralisent.
Ces informations n’ont fait l’objet d’aucun commentaire ni d’aucune enquête des pouvoirs publics. Pas même pour la galerie.
On se souvient des dérives de 2011, impliquant les plus hautes autorités haïtiennes. C’est ainsi que fonctionne la démocratie sous les Tropiques ! Avec en plus le refrain « les chiens aboient, la caravane passe ».
La gestion patrimoniale de l’État est l’état d’esprit dominant. On se bouche les oreilles et on ferme les yeux, à moins que ce ne soit une affaire qui cause une indignation vraiment internationale. Comme ce fut le cas avec le massacre de 1937.
La décision de la Cour constitutionnelle dominicaine du 23 septembre 2013 prolonge celles prises antérieurement par le système judiciaire dominicain depuis une vingtaine d’années. Des décisions, qui consacrent une approche sectaire à l’endroit des ressortissants haïtiens, pourtant recrutés régulièrement pour travailler dans l’agriculture dominicaine (coupe de la canne, récolte de café, de riz, etc.), surtout à cause des bas salaires qu’ils acceptent.
Par exemple, dans le cas de la canne à sucre, pour un salaire de 0.90 USD par tonne payé aux ouvriers, les industriels gagnaient respectivement USD 8.93 par tonne en 1970 et 5.72 USD par tonne en 1987, soit 9.92 et 6.36 fois le coût payé aux ouvriers [10].
Aujourd’hui, le sucre n’est plus le seul secteur, employant les Haïtiens dans l’économie dominicaine.
Selon une étude réalisée par l’Observatoire du marché du travail en République Dominicaine (sigle espagnol OMLAD) [11], 53% des travailleurs dans les secteurs de la construction sont des Haïtiens.
Pour les champs de bananes, la proportion des travailleurs haïtiens est d’une moyenne de 66% et atteint même 70% pour les fermes d’une superficie supérieure à 30 hectares [12].
Quant au secteur de la cueillette des haricots, les travailleurs haïtiens constituent 90% de la main d’œuvre.
De plus, les Haïtiens travaillent comme employés domestiques dans les maisons des militaires et des officiels dominicains [13].
Haïti est le second partenaire commercial de la République Dominicaine.
Quatre grands marchés transfrontaliers, dont les deux plus importants sont Malpasse-Ganthier et Dajabón-Ouanaminthe, ainsi que 14 marchés binationaux structurent le commerce entre les deux pays.
Par exemple, le commerce transfrontalier de l’axe Dajabón/Ouanaminthe réalise 660 millions par an, soit 55 millions de dollars par mois pour la République Dominicaine.
De 2007 à 2011, plus de 800 produits dominicains ont été vendus en Haïti pour une valeur totale de 3,2 milliards de dollars américains, tandis qu’Haïti n’a exporté vers son voisin, pour la même période, que des produits d’une valeur de 172 millions de dollars, ce qui représente un solde positif de 3,1 milliards de dollars pour la République Dominicaine [14].
En 2012, les exportations dominicaines vers Haïti ont dépassé le milliard de dollars. Une hausse de 47% par rapport à l’année 2011, quand elles étaient de 771 millions de dollars américains.
Ce volume d’échanges annuels devrait inciter à un pragmatisme actif à l’endroit des immigrants haïtiens, loin de tout racisme.
Les échanges entre les deux pays incluent également la formation universitaire. 12 000 Haïtiens étudient dans les universités dominicaines et dépensent 12 millions de dollars l’an [15].
Les transferts annuels formels des travailleurs haïtiens vers Haïti sont estimés à 168 millions [16].
Enfin, il existe des investisseurs haïtiens, en République Dominicaine, dans plusieurs secteurs, dont l’agribusiness, l’immobilier, les zones franches, la construction, le transport aérien, des pompes à essence et les microentreprises [17].
En 2007, le capital haïtien – investi en République Dominicaine – était estimé à plus d’un milliard de dollars [18].
Aujourd’hui, la décision de la Cour constitutionnelle plante les graines d’une autre Opération Perejil.
Il y a 76 ans, entre le 28 septembre [19] et le 15 novembre 1937, avec son apogée le 2 octobre, plus de 35 000 Haïtiens et Dominicains [20] furent massacrés.
Elle risque de susciter des pogroms anti-haïtiens, comme celui de Hatillo Palma [21], Montecristi, en mai 2005.
Cette décision enterre, vivants, des centaines de milliers de citoyens qui sont nés et ont vécu en République Dominicaine.
C’est, enfin, une forme de dépossession, une technique d’accumulation primitive permanente, de certains secteurs pour conduire les Haïtiens à vendre, à vil prix, ou à perdre, carrément, ce qu’ils possèdent et à s’expatrier [22].
Politique hypocrite, conduite, aussi, à travers la moyenne de 15 000 Haïtiens [23] rapatriés annuellement depuis 1991. Ces rapatriements étaient de 47 000 en 2012.
La mobilisation des démocrates haïtiens et dominicains est indispensable
La volonté d’élimination des Dominicains d’origine haïtienne, par une fraction des élites dominicaines, est systématique.
En réalité, la mesure – prise par la Cour constitutionnelle – est contraire aux analyses, indiquant que les Dominicains d’origine haïtienne sont intégrés dans le pays [24].
Cette intégration n’est qu’apparente.
Le noir dominicain Carlos Dore Cabral avait déjà montré, en 1987, comment le dominicain d’origine haïtienne – ayant une carte d’identité – était, malgré tout, discriminé par les policiers dominicains. Ces derniers demandent au Dominicain d’origine haïtienne de s’identifier. Et quand il présente sa carte d’identité dominicaine, les policiers la confisquent en lui disant « ta carte d’identité est dominicaine, mais tu es Haïtien » [25].
L’idéologie anti-haïtienne, synthétisée par Joaquim Balaguer, en 1947, dans l’ouvrage La realidad dominicana, a fait son chemin. Élu sept fois président de son pays, Balaguer a modelé les esprits. Dans l’intermède des années 1980, il a repris son discours au vitriol anti-haïtien dans son ouvrage La isla al revés, publié en 1983.
Selon cette pensée anti-haïtienne : « Haïti continue d’être un danger presque incommensurable pour notre peuple. La pénétration clandestine à travers les frontières terrestres menace par sa désintégration des valeurs morales et éthiques, la famille dominicaine [26]. »
L’arrêt de la Cour constitutionnelle dominicaine n’est donc pas une anomalie. Il vient d’une pensée malade qui se veut incurable. Au fait, elle s’enracine en refusant de se soigner.
En 2004-2005, les démocrates dominicains avaient protesté contre la loi dominicaine de la Migration de 2004, reconnue dans la décision de la Cour Suprême de Décembre 2005, interdisant aux enfants des étrangers en situation illégale d’avoir la nationalité dominicaine.
Ils doivent se mobiliser contre les marches anti-haïtiennes, orchestrées par l’extrême-droite dominicaine, le jeudi 26 septembre 2013, à Bávaro, Verón et Santiago de los Caballeros.
Les démocrates dominicains se doivent de démontrer que les grandes ambitions démocratiques et la générosité ne sont pas incompatibles.
La décision de la Cour constitutionnelle ne saurait faire oublier les éléments d’unité entre les deux peuples.
Des éléments, renforcés par la diaspora dominicaine, aux États-Unis, qui a développé une autre conscience historique par rapport à son identité africaine. Ses rapports avec les Noirs américains lui font voir les rapports avec les Noirs, en général, sous un nouveau jour. Se croyant blanc chez lui, il découvre qu’il ne l’est pas aux États-Unis.
Un phénomène décapant, que Frank Moya Pons traduit, en disant « La diáspora ennegrece al dominicano [27] » (la diaspora noircit le Dominicain).
Le mulâtre dominicain apprend à s’identifier au Noir et non plus au Blanc, ouvrant ainsi d’autres perspectives dans l’articulation des destinées haïtienne et dominicaine.
Il convient d’en tenir compte pour renforcer la convivialité et la solidarité entre Haïti et la République dominicaine. Cette nouvelle normativité renforce l’unité, au détriment des facteurs de division.
Il ne faudrait pas, toutefois, cacher le soleil avec un doigt, en refusant de reconnaitre que le point de départ de la crise des Dominicains d’origine haïtienne est en Haïti, dans la structure agraire, comme l’ont souligné André Corten et Suzy Castor [28].
Et ensuite dans notre propre ignorance, qui empêche de voir la responsabilité partagée dans le crime.
Combien d’Haïtiens savent la vérité sur les rapports haitiano-dominicains ? Combien connaissent le Traité de Paix et d’Amitié du 20 février 1929 signé par Léon Déjean du côté haïtien et par Dr. José D. Alfonseca ; Angel Morales ; Manuel de J. Troncoso de la Concha ; Francisco J. Peynado ; Manuel A. Peña Batlle et José de J. Alvarez du côté dominicain.
Ils se contentent de dire : la faute est à eux, à ceux qui maltraitent nos frères.
En réalité, nous sommes les victimes de la méchanceté, avec laquelle nous traitons nos propres frères haïtiens.
La faute est donc autant à nous qu’à eux ! Les fautes se télescopent avec une forte intensité.
Toutefois, l’ivresse du cocktail discriminateur chez notre voisin ne peut que perdre de sa force dès que diminue l’alcool haïtien qui fait partie de sa composition.
Comme nous le disions en 2009, « Le conditionnement anti-haïtien de certains Dominicains est appelé à disparaître dès que les choses changent en Haïti [29]. »
(à suivre)
[1] Norimitsu Onishi, « Japan-born Koreans live in limbo », New York Times, April 2, 2005.
[2] Toshiaki Kozakai, L’étranger, l’identité, Paris, Payot, 2000.
[3] “Tú tienes color moreno, tú eres haitiano también”. « Relatan a Corte Interamericana casos de expulsiones », Jornada, Mexico, 11 octobre 2013.
[4] Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme : l’Impérialisme, Points Essais, Paris, 1982, p. 270.
[5] « El ferviente antihaitianismo de muchos dominicanos les ha hecho olvidar los lazos de sangre que ligan a numerosos habitantes de una y otra parte de la isla, y ha contribuido a la ocultación de un hecho fácilmente constatable. », « Raíces haitianas en Santo Domingo », Rumbo, no. 259, Santo Domingo, R. D., 18 de enero de 1999.
[6] Gérard Jolibois, « La campagne électorale en République Dominicaine », Le Nouvelliste, 5 mai 1978, p. 10.
[7] Ibid.
[8] Bernardo Vega, Como los Americanos ayudaron a colocar a Balaguer en el poder en 1966, Fundación Cultural Dominicana, Santo Domingo, R. D., 2004, p. 54.
[9] Gérard Jolibois, « La campagne électorale en République Dominicaine », op. cit.
[10] Carlos López, Fátima Espinal y Silvio Minier, Impacto de La mano de obra haitiana en la economía dominicana, Santo Domingo, R. D., septiembre 2006.
[11] Observatorio del Mercado Laboral Dominicano (OMLAD), Inmigrantes Haitianos y Mercado Laboral, Ministerio de Trabajo, Santo Domingo, R. D., 2011, p. 40-41.
[12] Ibid, p. 105.
[13] « Acusan al gobierno presencia de Haitianos ilegales en San Juan de la Maguana », Las Calientes del Sur, Santo Domingo, R. D., 16 junio 2011.
[14] Estadísticas DGA y CEI-RD, Banco Central de la República Dominicana (BC-RD), Enero-Diciembre 2007-2011.
[15] Rafael Alonso Rijo, « Los haitianos son cada vez más en las universidades », El Caribe, 6 de mayo de 2013.
[16] Manuel Orozco, « Understanding the remittance economy in Haiti », Inter-American Dialogue, March 2006, p. 6.
[17] Mariela Mejia, « Empresarios de Haití invierten en RD por seguridad de capital », Diario Libre, Santo Domingo, R. D., 23 mars 2012.
[18] Eddy Beltre, « Inversiones haitianas en la República Dominicana ascienden a más mil millones de dólares, afirma el embajador José Serrulle Ramia », Espacinsular, Santo Domingo, R. D., 22 de Julio de 2007.
[19] Rafael Darío Herrera Rodríguez, Montecristi entre campeches y bananos, Academia Dominicana de la Historia, Jan 1, 2006, Santo Domingo, R. D., p. 134.
[20] Bernardo Vega, Trujillo et Haïti, Volume II, 1937-1938, Santo Domingo, R. D., 1995, p. 351-353.
[21] Guy Alexandre, Pour Haïti, Pour la République Dominicaine, P-au-P, C3 Éditions, 2013, p. 87-108 et 307-321.
[22] Luis Tejada, « La matanza de Haitianos y el proceso de acumulación originaria », Realidad Contemporánea, ano III, no. 8-9, abril de 1979.
[23] « Repatriaciones en Republica Dominicana », Observatorio de Derechos Humanos, no. 12-13, Santo Domingo, R. D., Enero-Junio 2012, p. 7.
[24] Rubén Silié, Carlos Corneille Segura, Carlos Dore y Cabral, La Nueva Inmigración Haitiana, Santo Domingo, Flacso, 2002.
[25] Carlos Dore Cabral, “Los Dominicanos de origen haitiano y la segregación social en la República Dominicana”. Estudios Sociales, no. 68, Santo Domingo, R. D., 1987, p. 62.
[26] Joaquim Balaguer, La isla al revés, Haití y el destino dominicano, Santo Domingo, 1983, p. 156.
[27] Frank Moya Pons, « Antihaitianismo Histórico y Antihaitianismo de Estado”, Instituto de Estudios Dominicanos de la Universidad de la Ciudad de Nueva York (CUNY), City College of New York, December 8, 1995.
[28] André Corten, « Migration et intérêt de classe », Nouvelle Optique, no. 8, octobre-décembre 1972, p. 54. Suzy Castor « La estructura agraria postesclavista en Saint Domingue, UNAM, Cela, Mexico, 1978.
[29] Leslie Péan, « Haïti-Rép. Dominicaine : Conflits de devoirs autour de la rencontre de Santo Domingo », AlterPresse, 13 octobre 2009.