En route pour une année stable

Le Nouvelliste | Publié le :                            09 janvier 2014

   Conformément à l’article 151 de la Constitution, le président de la République doit faire l’exposé général  de la situation par un message à la nation devant les deux chambres réunies en Assemblée nationale le lundi 13 janvier prochain qui coïncide avec la rentrée parlementaire. Sans faire de bilan, ce qui relève de la compétence du Premier ministre, Martelly doit présenter l’état de santé du pays. L’année 2013 a-t-elle été une année de paix, de progrès, ou de turbulences politiques, de régression ? Combien d’emplois ont été créés et quel pas a été franchi dans le cadre de la reconstruction du pays ? C’est en quelque sorte les grandes lignes du message que le président doit adresser à la nation le deuxième lundi de janvier.
Martelly va faire l’exposé général devant des parlementaires qui lui sont hostiles en partie. Il a  sans nul doute tiré les leçons de l’année dernière. Ce qui importe pour lui et  pour le pays c’est de créer les conditions pour que l’année 2014 soit meilleure que 2013. Ce sera une année électorale. Traditionnellement, la période électorale haïtienne est source de conflits, de turbulences et, dans le passé de guerre civile. Dans la plupart des cas, ce sont les partisans et les candidats du parti au pouvoir qui sont à la base des turbulences survenues à l’occasion des élections. Tous les chefs d’Etat haïtiens croient toujours légitime que les députés, les sénateurs et les maires qui leur sont proches et qui se sont portés candidats doivent être élus quel que soit leur degré de popularité. Le candidat du président à un poste électif est un ayant-droit en Haïti. Aux élections de 2000, René Préval  l’a prouvé aussi bien qu’en 2011.
N’en parlons pas sous la présidence des Duvalier ainsi que sous Jean-Bertrand Aristide. Les manifestations en série réalisées par Mopod et Fanmi Lavalas  en novembre et en décembre de l’année dernière ont fait comprendre à Michel Martelly qu’il doit respecter les règles du jeu démocratique. Une bonne année 2014, c’est d’abord le respect du principe de la séparation des pouvoirs, l’organisation d’élections libres et le respect des libertés fondamentales. Renouer le dialogue avec l’opposition sur les dossiers litigieux et publier la liste des membres de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif élus par le Sénat depuis le mois de septembre de l’année dernière devraient constituer le point de départ d’une année de paix.
L’ex-chanteur de Sweet Micky peut encore prouver ses grandes qualités de chef d’Etat, en créant les conditions d’élections libres et démocratiques. Il aura réussi là où d’autres avant lui ont échoué. Son rêve d’attirer les touristes en Haïti et de créer les conditions pour l’investissement étranger ne peut se matérialiser que par un environnement stable.
Lemoine Bonneau
lbonneau@lenouvelliste.com
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