Avortement de l’audition de Josué Mérilien au parquet de Port-au-Prince

Haïti-Éducation / Justice :
jeudi 30 janvier 2014

P-au-P, 30 janv. 2014 [AlterPresse] — En raison d’un vice de forme, l’audition du coordonnateur de l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh), Josué Mérilien, n’a pas eu lieu, ce jeudi 30 janvier 2014, au parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, contrairement à ce qui était prévu, apprend AlterPresse.

« L’interrogatoire n’a pas eu lieu ! Nous attendons. Nous sommes à la disposition de la justice », déclare à AlterPresse Me. André Michel, un des avocats de Josué Mérilien.

Les avocats de Josué Mérilien se sont opposés au fait que le commissaire du gouvernement ad intérim, Kherson Darius Charles, a voulu qu’un juge de paix écoute le professeur, alors qu’il a été convoqué, au tribunal, pour répondre directement aux questions du procureur.

Refusant la demande des défenseurs de Mérilien, Kherson Charles a laissé la salle, où ils étaient en compagnie d’un juge de paix, commis d’office (mais dont le nom n’a pas été mentionné), avant que Josué Mérilien et ses avocats partent à leur tour.

Pour la circonstance, des professeurs, des étudiants et des habitants de la capitale ont apporté leur solidarité au coordonnateur de l’Unnoh.

C’est dans une manifestation improvisée que Josué Mérilien a laissé le parquet pour se rendre à l’École normale supérieure (Ens), de l’université d’État d’Haïti (Ueh), où il s’est réuni avec des camarades après l’audition avortée.

« Troubles de la sécurité publique, jets de pierres (actes de vandalisme) et association de malfaiteurs » sont les motifs, inscrits sur le mandat de comparution, émis le 29 janvier 2014, à l’encontre de Josué Mérilien.

Cette convocation au parquet, près le tribunal civil de la capitale, survient dans un contexte, où le coordonnateur de l’Unnoh a entamé un mouvement de grève, avec d’autres collègues, pour demander de meilleurs traitements pour les professeurs, notamment un relèvement du salaire mensuel de base des enseignantes et enseignants à 50 mille gourdes (US $ 1.00 = 45.00 gourdes ; 1 euro = 63.00 gourdes aujourd’hui).

Cette démarche du parquet de Port-au-Prince vise à « empêcher les mouvements de manifestation des professeurs, réclamant de meilleures conditions de travail, notamment un meilleur salaire », estime la Plateforme des organisations de défense des droits humains (Pohdh).

De son côté, le réseau national de défense des droits humains (Rnddh) voit une « persécution politique », dans cette convocation de Josué Mérilien, au parquet.

Le Rnddh affirme la « comprendre très mal ».

Une trêve de 20 jours (jusqu’au 13 février 2014) a été négociée entre le gouvernement et la plateforme des enseignantes et des enseignants sur la question de la grève des professeurs qui émargent dans l’enseignement public.

L’Unnoh assimile à un « complot » cet accord, signé dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 janvier 2014, à 2:00 am (5:00 gmt).

Suivant cette entente, le gouvernement devrait effectuer, d’ici avril 2014, un relèvement dans les traitements des enseignantes et enseignants du secteur public.

Cette trêve n’est qu’un court arrêt du mouvement des professeurs, qui reprendront la mobilisation s’il n’ y a aucune preuve de relèvement des traitements, rappelle la confédération nationale des éducatrices et éducateurs d’Haïti (Cneh). [srh kft rc apr 30/01/2014 14:00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article15897#.UuuseNAo6Uk

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