Haïti-Liberté de la Presse : Sit-in, en solidarité avec le journaliste Jean Monard Metellus

P-au-P, 25 oct. 2013 [AlterPresse] — Ils étaient plusieurs dizaines de manifestantes et manifestants à se masser, ce vendredi 25 octobre 2013 à Port-au-Prince, devant le local de la station privée Radio Télévision Caraïbes (RTVC), en signe de solidarité avec le journaliste de cette station, Jean Monard Metellus, menacé par un éventuel complot d’assassinat, .

arton15372« Vive une presse libre sans restriction, solidarité avec la presse en général. Vive une justice indépendante et impartiale », pouvait-on lire sur des pancartes, lors de ce sit-in lancé par le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod).

Les sympathisantes et sympathisants du journaliste ont juré de défendre les acquis démocratiques, notamment la liberté de la presse contre l’actuelle administration politique.

Ils en ont profité pour lancer des propos hostiles au président Michel Joseph Martelly.

« Martelly, dealer de drogue. Mère voleuse (sa femme), père dealer, enfant kidnappeur (son fils), c’est une mauvaise famille. Mobilisez-vous pour le départ de Ti-Simòn (Ndlr:personnage ridicule qui se déhanche sans cesse et égrène un tas d’insanités au carnaval, interprété par Martelly dans sa vie d’artiste) », scandaient les manifestants enthousiasmés.

Encore une fois, des agents de la police nationale d’Haïti (Pnh) ont lancé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

Pour le représentant de la plateforme politique Libération, Serge Jean Louis, le message d’aujourd’hui est clair : aucun pouvoir ne doit ramener le pays à la dictature.

Cette mobilisation est une marque de solidarité à Jean Monard Metellus, en particulier, et à la presse, en général, dans une logique de combat démocratique rejetant toute dictature.

« Nous sommes face à un pouvoir, qui est en train de construire une dictature dans le pays », avertit Marie France Claude du parti démocrate chrétien haïtien (Pdch).

Les menaces du pouvoir actuel contre la presse constituent des signes avant-coureurs de l’installation d’un régime dictatorial en Haïti, fait remarquer Marie France Claude, appelant tous les secteurs de la vie nationale à contrecarrer les dérives de l’administration Martelly/ Lamothe.

Soulignant le rôle de la presse dans le processus démocratique dans le pays, elle rappelle les nombreuses horreurs passées, depuis les périodes de dictature de François Duvalier (22 septembre 1957- 21 avril 1971) et de son fils, Jean-Claude (22 avril 1971- 7 février 1986).

Cette mobilisation, en solidarité avec la presse, montre combien « le travail, que nous effectuons comme journalistes, dans le pays, n’est pas vain », réagit le journaliste Jean Monard Métellus, animateur de deux émissions d’analyse politique sur la radiotélévision Caraïbes (RTVC) .

« Depuis [les anciens présidents] Jean Bertrand Aristide et René Garcia Préval, nous adoptons toujours une attitude très critique par rapport au pouvoir. Nous afficherons toujours la même position face aux dérives constatées dans toute administration », soutient Métellus, précisant qu’il n’a aucun problème particulier avec Martelly.

Ce mouvement de solidarité avec le journaliste Metellus fait suite à la publication, par le ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), d’un communiqué faisant état d’un éventuel complot visant l’assassinat du confrère de RTVC.

Cette déclaration soudaine a suscité une véritable suspicion dans le pays.

Plusieurs secteurs voient, à travers cette note du Mjsp, une stratégie du pouvoir Martelly pour réprimer et persécuter l’opposition politique.

Le Mjsp a mis en avant, dans cet éventuel assassinat, l’implication présumée d’une branche de l’opposition politique, hostile à la tenue des prochaines élections, sénatoriales partielles et locales.

Ces élections sont en retard depuis environs deux ans.

Les actes d’intimidation, de menaces et d’agressions envers la presse ne manquent pas sous la présidence de Martelly.

Récemment, un journaliste de la Radio Télé Kiskeya a été molesté, dans l’exercice de sa fonction, par un agent de sécurité de Martelly.

La journaliste de la Radio Télé Kiskeya, Lilianne Pierre-Pau,l a été sommée en justice par Lamarre Bélizaire, un juge d’instruction réputé proche du gouvernement pour une information publique, diffusée à son sujet par la station. [emb kft rc apr 25/10/2013 15:45]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article15372#.UmsmdTBBkro

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